Capbreton - N°92 - Juillet/Août 2009

Clap de fin pour les Déferlantes

Le festival de musique francophone ne se déroulera plus dans la commune faute d’un accord entre la municipalité et le directeur artistique des Déferlantes.

sl92-7cr.jpgC’était prévu. La 12e édition des Déferlantes francophones, qui aurait dû se dérouler en ce mois de juillet, avait été annulée et reportée à 2010 (JdP n° 88). Suite à un déficit de plus de 25 000 € en 2008, la municipalité souhaitait en effet réfléchir à l’envergure à donner à ce festival mettant en lumière les artistes francophones de l’Amérique du Nord. Dans l’intervalle, pour garder un lien avec cet évènement auquel la municipalité restait attachée, il avait été décidé d’organiser «Les quatre saisons des Déferlantes», une série de quatre concerts disséminés sur l’année 2009 mettant à l’affiche des artistes venus d’outre-Atlantique. Le premier s’était d’ailleurs déroulé sans encombre le 10 mars avec la venue de Andréa Lindsay à la salle du Ph’Art. Mais peu avant l’été, la nouvelle est tombée, il n’y aura pas de 12e édition des Déferlantes francophones en 2010. Pas à Capbreton en tout cas.
«J’avais accepté qu’on fasse l’impasse sur l’année 2009 mais à condition de reprendre le festival en 2010, indique Maurice Segall, directeur artistique du festival. Mais pour les "quatre saisons", je n’ai pas pu proposer de programmation, et il n’y avait pas d’entente sur le principe même de la reconduction du festival. Sans garantie de la part de la municipalité, j’ai décidé de déménager les Déferlantes.» Car finalement, le festival ne disparaît pas complètement. Il s’expatrie dans la Drôme où il sera accueilli du 12 au 18 mars prochain au Train Théâtre de Portes-lès-Valence. «Son directeur, Luc Sotiras, était un fidèle des éditions précédentes et il a accepté de reprendre le concept.»
Du côté de la mairie capbretonnaise, la déception est palpable. «Au cours de onze années de partage, les artistes ont traversé l’océan, venant d’Acadie, de Louisiane ou du Québec, pour offrir à la cité marine leurs talents et leurs convictions. Il est dommage que cette aventure s’arrête aujourd’hui.» Pour autant, la municipalité le reconnaît, il n’était pas question de plomber les finances communales pour conserver les Déferlantes. «L’édition 2008 a été intense mais financièrement lourde pour la ville. Pour 2009, nous avions donc voté une enveloppe de 10 000 €  pour quatre concerts.» Mais les propositions de Maurice Segall ne seraient pas rentrées dans ce budget... Ce qui aurait conduit les deux parties à se séparer «d’un commun accord».
«Je reste reconnaissant au maire Jean-Pierre Dufau d’avoir accueilli ce festival et de lui avoir permis de vivre pendant onze ans, reprend Maurice Segall. Je trouve que c’est un gâchis de l’arrêter au moment où il prenait sa véritable dimension. Mais certainement que sa nouvelle envergure a dépassé les moyens de la mairie, notamment en terme de communication.» L’opposition municipale enfonce le clou en voyant dans l’arrêt du festival «un exemple de plus qui démontre l’incapacité de conduire une politique culturelle ambitieuse dans notre station balnéaire classée».
La majorité s’en défend. «Conserver les Déferlantes à tout prix revenait à sacrifier tous les autres festivals que nous organisons. Nous n’étions pas prêts à le faire.» De plus, comme elle s’y était engagée, la municipalité proposera cette année trois autres rendez-vous avec la culture nord-américaine. «L’attachement de la cité marine à ses "cousins" d’outre-Atlantique reste intact. A l’affiche de la programmation de la salle de spectacle du Ph’Art cet automne, ils continueront à faire vibrer notre langue commune sur tous les rythmes et tous les tons.» Le vendredi 25 septembre, les spectateurs de la salle du casino auront droit à un plateau de filles. Alexandra Hernandez, née à Saint-Pierre-et-Miquelon et Dacquoise d’adoption, lauréate du Tremplin des Déferlantes en 2007, leur donne rendez-vous sur scène avec Marina et Béa. Le dimanche 18 octobre, l’ambiance sera au cabaret québécois. Michel Faubert et Renée Robitaille, conteurs, et leurs deux musiciens, Etienne Loranger et Daniel Roy, mêleront contes, chants et musiques. Enfin, le samedi 28 novembre, la scène sera ouverte à Mélissa Lavaux. Née à Montréal de parents haïtiens, elle mélange les influences hip hop, folk, brésilienne dans l’écrin d’une voix digne des plus grandes de la tradition afro-américaine.

Légende photo :
Fini les Déferlantes, mais les artistes québécois ne déserteront pas pour autant la cité portuaire, à l'instar de Mélissa Lavaux, en concert au Ph'Art le 28 novembre.
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