Seignosse - N°83 - Janvier/Février 2008

La voie de la discorde

Le projet de voie de contournement du bourg a été présenté en détail lors d’une réunion publique, sans vraiment convaincre les opposants.

 

Début 2007, l’annonce du maire, lors de la présentation de ses vœux, de la réalisation imminente de la voie de desserte du centre-ville avait provoqué une levée de boucliers. Une pétition avait circulé dans la commune, et près de 760 signataires avaient demandé l’abandon de la déviation (JdP n° 78 et 79). Malgré tout, Ladislas de Hoyos reste persuadé du bien-fondé de ce projet vieux de 30 ans, qui devrait «soulager et sécuriser le bourg», notamment en déroutant les camions ralliant Tosse au Penon. Pour en convaincre ses détracteurs, il a organisé, le 19 novembre, une réunion publique sur le sujet, en présence d’Henri Emmanuelli, président du conseil général, principal financeur de la voie évaluée à 1,6 million d’euros.

Le projet prévoit la création d’une déviation depuis le rond-point avant la pharmacie (avenue Charles-de-Gaulle) jusqu’à la D 89, sur 1,2 kilomètre, afin d’éviter le passage dans l’hyper-centre, notamment devant l’école. La partie ouest, existante, nécessitera un aménagement, tandis que la partie est, à créer, engendrera la réalisation d’une voie sur 800 mètres. Une piste cyclable unilatérale et à double sens permettra d’assurer la sécurité des personnes circulant à vélo, tandis que deux ronds-points seront construits, l’un au carrefour de la D 89, l’autre au milieu de la déviation pour ralentir les véhicules.

Des trottoirs et des places de stationnement (21 places devant les tennis et 19 au droit du stade) agrémenteront le tout. Enfin, un passage piéton en deux temps et surélevé permettra de sécuriser la traversée de la voie entre le stade et les tennis. La vitesse sera limitée à 50 voire à 30 km/h selon les portions.

Pour autant ces aménagements ne rassurent pas les usagers du stade, au premier rang desquels Georges Le Sur, président du club de foot. Il craint pour la sécurité des 128 licenciés de moins de 18 ans souvent amenés à se déplacer d’un côté ou de l’autre de la voie pour leurs entraînements. «Ce n’est pas un dos d’âne qui va y changer quoi que ce soit ! Si le projet ne se fait pas ailleurs, je rendrai les clés du stade. Je ne veux pas que ma responsabilité soit engagée en cas d’accident.» Henri Emmanuelli a beau répéter que «les normes de sécurité maximales» seront mises en œuvre, rien n’y fait.

Quelques voix s’élèvent aussi pour s’inquiéter de l’attractivité du centre-ville, une fois la voie en place. Les commerçants ne risquent-ils pas de voir la clientèle leur échapper ? Mais Ladislas de Hoyos assure qu’un «énorme effort sera fait pour signaler les commerces». De plus, «nous avons constaté sur d’autres opérations que l’amélioration du cadre de vie contrebalance l’inconvénient d’une déviation», ajoute Henri Emmanuelli.

Cette réunion de concertation n’aura peut-être pas fait changer d’avis les plus opposés à la déviation, mais elle aura permis de présenter le projet en détail. Et Ladislas de Hoyos l’assure : «Nous ne ferons rien qui puisse aller à l’encontre de l’intérêt général. Si une majorité de Seignossais est contre, la voie ne se fera pas.» Mais il prévient : «Cela ne se jouera pas à coup de pétition mais se réglera lors de l’enquête publique.»

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