Patrimoine : balade dans les années trente

La SPSH organise régulièrement des animations autour du patrimoine. Le 7 août, elle a demandé à Claude Laroche de lui faire une petite visite guidée des villas typiques de la commune.

S’il existe un spécialiste de l’architecture basco-landaise des années trente, Claude Laroche est celui-là. A 50 ans, cet architecte de formation travaille au sein du Service régional du patrimoine et de l’inventaire. Créée par André Malraux en 1960, cette structure recense le patrimoine architectural. Claude Laroche est spécialisé dans celui du xix^e et du xx^e siècles, notamment à Hossegor. D’ailleurs, l’architecte est l’auteur de deux ouvrages de références sur le sujet¹. Les villas des années trente de la commune, il les a toutes vues. «Il existe environ quatre cents constructions de cette période dont la moitié est vraiment intéressante, indique-t-il. Personnellement, j’ai étudié les cent cinquante les plus représentatives.»

Alors quand la Société des propriétaires de Soorts-Hossegor (SPSH) lui a demandé de préparer une petite visite commentée pour ses membres, il a relevé le défi sans hésitation. La balade a bien évidemment débuté dans l’avenue du Golf où trônent les villas les plus célèbres, parmi lesquelles Martin Choan, Adichats, Santiago ou Romance. Elle s’est ensuite poursuivie dans un quartier moins connu pour ses réalisations même si elles y sont nombreuses : l’avenue Jean Rameau. La Pigneraie, L’Arridente, L’Autan ou Porteña sont autant de dignes représentantes de l’époque. Enfin, c’est par le bâtiment du Sporting Casino que s’est terminée la visite.

A chaque arrêt, le spécialiste donne des indications sur l’époque de construction, l’architecte qui l’a réalisée, les détails distinctifs du style basco-landais. Encorbellement, volumes riches, bas-reliefs sculptés, inspirations hispanisantes… Tout se mêle pour donner des villas extraordinaires, fruits de plusieurs influences, mais qui ont toutes un point commun : «l’inscription dans un mouvement régionaliste», souligne Claude Laroche. Partout des détails rappellent les codes des constructions traditionnelles telles que les fermes et les métairies : escaliers extérieurs, porches, galeries, balcons, variété des ouvertures… «Les architectes de l’époque voulaient prouver que le régionalisme pouvait s’appliquer aux maisons modernes.» C’est ainsi qu’Hossegor devient un «laboratoire architectural» pour Henri Godbarge, Louis et Benjamin Gomez, Louis Lagrange, Robert Maurice et les autres. «Créée ex nihilo, la station est devenue un champ d’expérimentation très intéressant pour eux.»

La belle aventure aura duré une dizaine d’années. Après la construction du Sporting Casino (1927-1928 et 1930-1931) et du golf (1930), la station a d’autres projets (grand hôtel, établissement de bains de mer…) mais la crise des années trente l’oblige à revoir ses ambitions à la baisse. Puis, après-guerre, c’est un tourisme tout à fait différent, celui de masse, qui se développera.

¹ Hossegor, la station des sports élégants, éd. Norma - Institut français d’architecture, 1991, et Cahier du patrimoine, architecture et identité régionale, Hossegor 1923-1939, éd. Le Festin, 1993.

Pour aller plus loin...

Outre ses deux ouvrages sur l’architecture d’Hossegor, Claude Laroche est également l’auteur d’un livre de la collection Itinéraires du Patrimoine consacré à la commune. Dans ce fascicule de 65 pages, richement illustré, il retrace la naissance et l'histoire de la station balnéaire.

Construit comme un outil de tourisme culturel, l'ouvrage invite également à un joli voyage dans le temps. Cinq itinéraires à travers la ville sont en effet proposés pour découvrir les villas les plus représentatives des années trente. Les détails architecturaux de la ville est, de la ville ouest, du tour du lac, du quartier du golf et du front de mer n'auront plus aucun secret pour vous.

En vente à l’office de tourisme, 10 €