Adieu aux voitures !

Les travaux de la place de la Liberté sont terminés. Reléguées dans le parking souterrain, les voitures laissent le champ libre aux piétons, ravis de se réapproprier cet espace en bord de mer.

Le 13 juillet, alors que les plages étaient assaillies par des hordes de touristes en maillots de bain, une délégation de «costumes cravates» arpentait le front de mer. Tout ce que le département compte d’institutions était représenté pour l’inauguration du parking souterrain de l’Estacade (ouvert au public depuis le 4 juillet) et de la plateforme piétonne le surmontant. En huit mois, la municipalité a tenu son pari d’achever la première phase de la réhabilitation du front de mer et a voulu le faire savoir. Président du Conseil général, de la SATEL (Société d’aménagements touristiques et d’équipements des Landes), sous-préfet, représentants du Conseil régional, de Maremne Adour Côte Sud, maires des communes voisines… tous étaient là pour saluer la performance.

Il faut avouer que le résultat est très réussi. Si le parking souterrain ressemble à n’importe quelle autre aire de stationnement du même type, la réfection de la dalle de la place de la Liberté transfigure littéralement la station. Reléguées en sous-sol, les voitures laissent le champ libre aux piétons, ravis de se réapproprier cet espace en bord de mer. Deux stands de glaces aux couleurs de la commune longent discrètement le canal. Le mobilier urbain aux lignes épurées enserre la place. Quelques palmiers disséminés dans des pots apportent une note de verdure. Une impression d’espace caractérise l’ensemble qui offre une vue imprenable sur l’océan.

Devant le résultat, le maire Jean-Pierre Dufau ne cache pas son «sentiment réel et profond de satisfaction». «Depuis que nous avions mis en place un PLU d’urgence pour réaliser cette opération, nous savions qu’il s’agissait d’un projet sensible et attendu. L’affluence aux cinq réunions publiques qui ont précédé les travaux le prouvait.» Heureux d’avoir achevé la première phase dans les temps, il se réjouit d’avoir croisé «d’anciens opposants au projet qui nous donnent aujourd’hui raison».

Au total, la réalisation du parking de 149 places et l’aménagement de la dalle auront coûté 3 565 000 €. Une dépense que la commune n’assume pas seule. Le FEDER (Fonds européen de développement régional) participe à hauteur de 400 000 €, la région et le département à hauteur de 321 500 €, tandis que l’Etat apporte 121 500 €.

L'opposition dénonce le manque de sécurité

«Nous avons toujours été contre le parking souterrain, rappelle Catherine Gonzalez, élue de la liste Capbreton Autrement. Il ne correspond pas aux besoins de la population car il propose moins de places qu’avant. Et nous craignons les risques d’inondation.» Des risques que les constructeurs ont pris en compte puisque des bouches d’évacuation «non prévues initialement» ont été installées au pied de chaque poteau de soutènement. Pour autant, l’opposition pense que tout n’a pas été bien fait en matière de sécurité. Elle craint ainsi pour celle des «personnes seules». Les deux caméras installées pour surveiller les lieux ne lui suffisent pas. «D’après nous, elles ne couvrent pas l’ensemble du parking.» En cas d’incendie, elle estime en outre que «l’accès des secours semble problématique». La dalle supérieure ne recueille pas plus ses suffrages. Elle dénonce «l’inconfort» que procure son «aspect vaguelette». «Il est très pénible de s’y déplacer pour les personnes qui ont des problèmes de mobilité. Et avec une poussette, c’est l’enfer !»