Capbreton - N°102 - Mars/Avril 2011
Interview - Le social toujours au cœur des projets
Avec la
construction d’un EHPAD et de logements permettant au plus
grand nombre de trouver un toit, le social reste plus que jamais au
cœur des préoccupations de la municipalité.
Pour autant, l’économie a sa place dans les
réalisations, notamment au travers de la
réhabilitation du centre-ville.
Comment se sont passées les trois premières années de ce quatrième mandat à la tête de la commune ?
Je dirais qu’elles ont été les plus difficiles parce que nous avons été confrontés, comme toutes les collectivités, à la crise économique qui a eu, pour nous, deux répercussions importantes. Premièrement, la baisse brutale des recettes liées aux droits de mutation, comme toutes les communes touristiques. Deuxièmement, les difficultés inhérentes aux recettes des casinos, dont le casino de Capbreton. Cela a été d’autant plus pénalisant que c’est intervenu juste au moment où nous avions restructuré le front de mer, et aussi au moment où, cerise sur le gâteau, commençaient à s’appliquer les décisions du gouvernement par rapport aux collectivités territoriales, dont chacun sait qu’elles rognent les possibilités financières des collectivités. Tout cela nous est tombé dessus dans les trois ans, avec peut-être plus d’ampleur que dans d’autres communes à cause de notre spécificité touristique, et cela a été un moment dur à traverser. Il nous a fallu revoir un peu nos programmes et les étaler.
Vous êtes, malgré tout, parvenu à restructurer le front de mer…
Nous avons achevé le front de mer dans la partie publique et il y a maintenant la partie privée qui va prendre le relais. Sur la partie publique, le boulevard François-Mitterrand fait l’unanimité. Je n’ai pas entendu beaucoup de critiques, même s’il a fallu faire de la pédagogie sur les changements d'habitudes et la réduction des stationnements. Les belvédères en cours de finition vont apporter, je crois, un supplément d’âme à cette avenue. Très honnêtement, nous sommes vraiment satisfaits, comme l’ensemble des Capbretonnais et des touristes, de cet aménagement du boulevard François-Mitterrand. Cela a parachevé tout le travail qui avait été fait en fin de mandat précédent, à savoir les travaux de restructuration de l’ancien établissement de bain, avec la dalle et le parking souterrain, le casino et les commerces, et la restitution du boulodrome à l’identique et de l’esplanade. Cela s’est fait un peu plus lentement que nous l’aurions souhaité pour les raisons que j’ai données. On aurait pu livrer tout cela au moins un an avant… De même la crise économique a un peu retardé – mais est-ce vraiment un mal finalement parce qu’il y aurait eu en effet une conjugaison de beaucoup de travaux en même temps – la mise en place du programme immobilier avec thalassothérapie qui a démarré. Aujourd’hui, cela va complètement bouleverser ce lieu historique de la place de l’Estacade et nous serons, à ma connaissance, la seule station touristique à avoir sa thalassothérapie.
L’autre grand projet du programme concernait la réhabilitation du centre-ville qui a commencé.
Nous avions dit que lorsque l’opération du front de mer serait terminée, nous nous attaquerions au centre-ville. C’est ce que nous avons fait. Nous avons été amenés à étaler ce programme sur deux exercices budgétaires, voire trois avec le jeu des intersaisons, toujours pour les raisons financières que j’ai données. La rue De-Gaulle sera terminée courant avril. Nous avons eu beaucoup de discussions avec les commerçants. Nous avons pris des décisions qui, forcément, ne sont jamais unanimes, mais nous avons pris nos responsabilités. La rue sera à caractère semi-piéton, avec une volonté d’étendre la période piétonne au-delà des deux mois de haute saison. Je pense qu’il faut aller vers un minimum de trois, quatre mois, voire plus, en fonctionnement piéton à partir de 10h du matin. Cela permet aux gens d’aller chercher les journaux en voiture, d’aller boire un café, d’assurer les livraisons, etc… et, à partir de 10h, on se met dans la configuration piétonne. Il y aura aussi, après l’été, la refonte complète de la place de l’Hôtel de ville, en harmonie avec ce qui s’est fait rue du Général-De-Gaulle. Ensuite, nous continuerons à finaliser les études pour la suite des opérations vers le Boudigau et le marché, de façon à avoir un projet rationnel «Centre-ville». Nous travaillons par tranches successives mais nous avons une vision d’ensemble.
La voie de contournement apporte-t-elle satisfaction ?
Absolument. Elle contribue à désengorger le centre-ville. Il faudrait que l’on refasse les comptages, mais les premiers, réalisés la première année, avaient été encourageants. Elle est également dotée d’une piste cyclable qu’on va relier à d’autres pistes cyclables, ce qui est un élément de plus. Enfin, par le jeu des transferts de compétences, la zone commerciale qui la borde a été transférée à MACS, qui a acheté les terrains municipaux. La mise en œuvre de cette zone va démarrer avec, sans doute, une première tranche très rapide qui consistera en un aménagement pour des métiers de santé car il y a beaucoup de demandes dans ce domaine.
Où en est la révision du PLU ?
Notre projet de PLU a été arrêté en conseil municipal en décembre. Nous sommes en train de consulter les services de l’Etat selon la procédure. Puis l’enquête publique va être organisée très rapidement. Le document d’urbanisme devrait donc pouvoir être opposable cet été.
Quelles en sont les grandes orientations ?
Ce sont celles qui ont toujours prévalu à Capbreton : protéger et développer. Et je le mets dans cet ordre ! Nous protégeons l’ensemble des zones qui méritent de l’être puisque sur 2 200 hectares, il y en a 1 400 qui sont dans des zones où il n’y aura pas d’urbanisation, qu’il s’agisse de zones forestières, de dunes, de lieux humides ou de tous autres lieux fragiles. La partie urbanisable est de 800 hectares, même si elle comprend des zones boisées et protégées, des jardins et de la verdure. Depuis maintenant une quinzaine d’années, nous pratiquons la densification des lieux habités. Nous avons précédé la loi SRU dans ce domaine. Cette volonté d’urbaniser correspond à une progression démographique de la commune, mais qui est totalement maîtrisée. Pour autant, il y a une très forte demande, et c’est avec une volonté de mixité sociale que nous envisageons notre développement. Le lotissement du Gaillou est exemplaire à ce titre. Deux autres lotissements du même genre sont en préparation : celui de la Civelle et celui des Deux Pins. Mais ils sont directement liés au PLU et ne seront donc opérationnels qu’à partir de cet été. En attendant, nous montons des opérations de partenariat public-privé. Lorsqu’on négocie avec des promoteurs, on leur impose un certain nombre de choses, et j’ai plaisir à constater que cela semble faire école dans d’autres communes.
Avez-vous des exemples de ces partenariats public-privé ?
Il y a celui de l’ancien bowling où il y aura des logements locatifs sociaux. Il y a celui des Berges Landaises qui est assez exemplaire et qui est copié. Il y en a un autre qui vient d’être inauguré, le programme Clair de Dune au quartier des Océanides. Outre l’intégration de logements en accession sociale dans son programme, le promoteur a accepté de participer à la requalification du quartier en aménageant une grande aire de jeux qui profitera à tous.
Dans le domaine social, vous avez également un projet de maison de retraite.
Le projet de l’EHPAD (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) est un projet lourd qui va se faire dans les trois ans. Nous allons créer un nouvel établissement pour en remplacer deux (Le Rayon Vert et Notre-Dame-des-Apôtres) qui deviennent obsolètes du point de vue des normes, des évolutions et des pensionnaires de plus en plus dépendants. Cela permettra aussi qu’un établissement ne ferme à terme, faute de recrutement. Nous allons faire un établissement moderne, avec une unité Alzheimer. Il y aura 135 lits au total. Nous commençons à en parler avec les personnels, puisque tous seront repris. Le dialogue intègre aussi les pensionnaires.
Pourquoi avoir entièrement restructuré le service de navette des plages ?
Comme toutes les communes touristiques, nous sommes confrontés aux problèmes de stationnement et de circulation. Une ville sympathique à 9 000 habitants commence à poser des problèmes quand la population passe à 50 000. Il faut qu’on s’adapte à cela. Nous essayons de trouver de nouveaux parkings. Nous avons fait de petites extensions, nous en ferons sans doute d’autres. Je suis en train de réfléchir à organiser des stationnements là où ils existent de façon un peu sauvage, par exemple autour du golf miniature. C’est près de la plage, c’est un bon relais, mais c’est un peu anarchique. Nous allons optimiser cela, juste en traçant des places. Il n’y a rien à toucher, rien à déstructurer. Mais la tendance n’est pas à multiplier les parkings. On cherche plutôt à avoir d’autres modes de déplacement. C’est la raison pour laquelle nous avons favorisé le vélo depuis très longtemps à Capbreton. Il y a très peu de communes qui ont autant de pistes cyclables intérieures. Et à côté de cela, il y a la navette des plages. Nous avons commencé l’année dernière avec deux bus. Nous avons décidé d’en mettre un troisième cet été pour avoir un meilleur cadencement. Lors du débriefing, il est apparu que ce service entièrement gratuit avait donné satisfaction, avec quelque 38 000 passagers transportés, mais le temps d’attente est un frein à son développement. Avec un troisième bus, nous espérons améliorer le service. Notre réflexion ne s’arrête pas là. Nous sommes en train de réfléchir à abaisser le coût du bateau-passeur au port, pour inciter plus de gens à l’utiliser.
Un effort de solidarité financière a été fait au casino qui a rencontré de graves difficultés. Sont-elles encore d’actualité ?
J’aurais tendance à dire que ce n’est pas encore gagné, même si la chute des recettes semble avoir été stoppée. Par nécessité, nous avons une nouvelle fois modifié le cahier des charges. Nous l’avons fait parce que c’est un casino municipal. Ce n’est pas n’importe quel commerce, c’est une délégation de service public. C’est une obligation pour notre commune classée d’avoir un casino. Donc, si nous faisons des sacrifices, ce n’est pas par rapport à l’exploitant, c’est par rapport à notre statut de commune touristique classée. C’est notre outil de travail et c’est notre image. Pour permettre au casino qui, à l’instar de l’ensemble des établissements du secteur, a connu une forte baisse de ses recettes, nous avons fait un montage qui nous semble intelligent. Au moment de la signature du contrat initial, la commune prélevait 15 % sur le produit des jeux. Nous avons regardé le chiffre d’affaires qu’il réalisait à l’époque. Actuellement le chiffre d’affaires est beaucoup plus bas. Nous avons donc décidé d’abaisser le taux de prélèvement à 5 %. Mais chaque fois que le chiffre d’affaires augmentera, le taux de prélèvement montera, jusqu’à atteindre 15 % quand le casino aura retrouvé sa situation initiale. Cela me semble tout à fait équitable.
Où en est le projet de maison du patrimoine ?
Il avance. La maison médiévale du centre-ville, dans laquelle nous voulons développer ce projet, a été acquise par l’intermédiaire de l’Etablissement public foncier landais auquel j’ai demandé une entrée en jouissance immédiate. Nous allons commencer par nettoyer et repeindre l’extérieur, tandis qu’un architecte réfléchit aux aménagements à apporter. Avant même que l'intérieur soit prêt, j’aimerais que les Capbretonnais aient un avant-goût du projet lors de la restitution du centre-ville. Il y a en effet un petit jardin attenant à la maison que j’aimerais bien qu’on ouvre pour cet été.
Cet équipement va enrichir le panel culturel de la commune. On sent d’ailleurs qu’un gros effort a été fait en la matière.
Il y a une formidable montée en puissance qualitative et sérieuse des programmes culturels. Nous n’avons pas que des temps forts de festivals d’été. Nous avons ancré les animations à l’année que ce soit pour le Festival du conte ou Fugue en pays jazz. Nous proposons des choses originales pour tous les publics et cela va continuer dans ce sens. Cette programmation tout au long de l’année contribue aussi à relancer la salle du Ph’art, et par là-même de ricocher sur le casino. Si l’économie n’est pas notre axe central, elle n’est jamais éloignée de nos préoccupations non plus… Nous avons aussi des originalités comme le cinéma municipal Le Rio qui passe au numérique.
Etant donné que le président de la communauté de communes, Eric Kerrouche, est l’un de vos conseillers municipaux, les rapports avec MACS doivent être bons. Mais que vous apporte la CdC ?
MACS apporte une mutualisation et la prise en charge d’un certain nombre de compétences, comme la compétence économique dans les zones de plus de trois hectares. Concrètement à Capbreton, c’est MACS qui va mettre en œuvre la zone commerciale en bordure de la voie de contournement. Concernant la compétence voirie, MACS nous a bien accompagnés sur le programme du front de mer, comme le Conseil général. Elle va également transformer en voie verte une partie de notre piste cyclable nord-sud. Il va aussi bientôt y avoir le pôle culinaire pour lequel MACS va être prestataire de service. Dans ce projet, le poids de Capbreton est important. Avec ce qu’on représente comme repas scolaires, avec l’EHPAD et le portage de repas à domicile, nous devons représenter 30 % du programme. Enfin, nous avons un partenariat intelligent avec MACS en ce qui concerne la culture.
Le mandat a débuté avec la tempête Klaus. Qu’en retenez-vous ?
Cela a été un moment difficile d’abord dans l’urgence, puis dans les suites qu’il a fallu assumer. Mais je retiens surtout un moment rare de solidarité. Dans l’urgence, j’ai eu immédiatement une disponibilité des agents de la mairie qui ont été fabuleux, des élus, de la population. Ensuite, le traitement des effets de Klaus a été relativement rapide même si, pour nous, cela a été beaucoup moins dur que dans la Haute Lande. Il était bien plus facile d’être performant là où les dégâts étaient beaucoup atténués. Je crois que nous avons eu l’originalité de bien prendre en compte à la fois la sphère publique, celle qui nous incombait, et la sphère privée où il y avait des problèmes. En partenariat avec l’ONF, nous avons mis en place une procédure de diagnostic des arbres, y compris chez les propriétaires privés, pour savoir lesquels devaient être abattus.
Quelles sont les priorités pour les trois ans à venir ?
A mi-mandat beaucoup de choses ont avancé. Le front de mer est terminé dans sa partie publique. La partie privée devrait suivre fin 2012. Le centre-ville sera terminé début 2012 pour ce qui concerne le programme en cours et nous devrons amorcer la partie du marché. Le PLU sera en place pour continuer un certain nombre d’opérations. Dernier point important, nous avons toute la restructuration des établissements scolaires à achever. Nous avons mis en place un programme pluriannuel, toujours pour les mêmes raisons. D’ici 2014, nous aurons dépensé près de trois millions d’euros dans cette opération. On en profite pour réfléchir à une restructuration du centre de loisirs et à la création d’un local pour les jeunes pré-ados. Il y aura aussi la maison du patrimoine et de l’oralité. Il y a un projet d’extension des salles municipales, des travaux de gros entretien à faire au stade municipal et à la maison Nîmes où nous avons installé le pôle enfance jeunesse, l’aménagement de nouveaux stationnements. On a aussi un projet d’aire de jeux intergénérationnelle. L’EHPAD sera un très gros morceau, tout comme les deux lotissements communaux de la Civelle et des Deux Pins. Enfin, même si nous n’avons plus d’aide, il faudra peut-être engager un cinquième programme sur l’église. Tout ceci reste à prioriser.
Avez-vous des projets pour 2014 ?
J’en ai plein ! Mais je suis preneur de toutes les suggestions.
Comment se sont passées les trois premières années de ce quatrième mandat à la tête de la commune ?
Je dirais qu’elles ont été les plus difficiles parce que nous avons été confrontés, comme toutes les collectivités, à la crise économique qui a eu, pour nous, deux répercussions importantes. Premièrement, la baisse brutale des recettes liées aux droits de mutation, comme toutes les communes touristiques. Deuxièmement, les difficultés inhérentes aux recettes des casinos, dont le casino de Capbreton. Cela a été d’autant plus pénalisant que c’est intervenu juste au moment où nous avions restructuré le front de mer, et aussi au moment où, cerise sur le gâteau, commençaient à s’appliquer les décisions du gouvernement par rapport aux collectivités territoriales, dont chacun sait qu’elles rognent les possibilités financières des collectivités. Tout cela nous est tombé dessus dans les trois ans, avec peut-être plus d’ampleur que dans d’autres communes à cause de notre spécificité touristique, et cela a été un moment dur à traverser. Il nous a fallu revoir un peu nos programmes et les étaler.
Vous êtes, malgré tout, parvenu à restructurer le front de mer…
Nous avons achevé le front de mer dans la partie publique et il y a maintenant la partie privée qui va prendre le relais. Sur la partie publique, le boulevard François-Mitterrand fait l’unanimité. Je n’ai pas entendu beaucoup de critiques, même s’il a fallu faire de la pédagogie sur les changements d'habitudes et la réduction des stationnements. Les belvédères en cours de finition vont apporter, je crois, un supplément d’âme à cette avenue. Très honnêtement, nous sommes vraiment satisfaits, comme l’ensemble des Capbretonnais et des touristes, de cet aménagement du boulevard François-Mitterrand. Cela a parachevé tout le travail qui avait été fait en fin de mandat précédent, à savoir les travaux de restructuration de l’ancien établissement de bain, avec la dalle et le parking souterrain, le casino et les commerces, et la restitution du boulodrome à l’identique et de l’esplanade. Cela s’est fait un peu plus lentement que nous l’aurions souhaité pour les raisons que j’ai données. On aurait pu livrer tout cela au moins un an avant… De même la crise économique a un peu retardé – mais est-ce vraiment un mal finalement parce qu’il y aurait eu en effet une conjugaison de beaucoup de travaux en même temps – la mise en place du programme immobilier avec thalassothérapie qui a démarré. Aujourd’hui, cela va complètement bouleverser ce lieu historique de la place de l’Estacade et nous serons, à ma connaissance, la seule station touristique à avoir sa thalassothérapie.
L’autre grand projet du programme concernait la réhabilitation du centre-ville qui a commencé.
Nous avions dit que lorsque l’opération du front de mer serait terminée, nous nous attaquerions au centre-ville. C’est ce que nous avons fait. Nous avons été amenés à étaler ce programme sur deux exercices budgétaires, voire trois avec le jeu des intersaisons, toujours pour les raisons financières que j’ai données. La rue De-Gaulle sera terminée courant avril. Nous avons eu beaucoup de discussions avec les commerçants. Nous avons pris des décisions qui, forcément, ne sont jamais unanimes, mais nous avons pris nos responsabilités. La rue sera à caractère semi-piéton, avec une volonté d’étendre la période piétonne au-delà des deux mois de haute saison. Je pense qu’il faut aller vers un minimum de trois, quatre mois, voire plus, en fonctionnement piéton à partir de 10h du matin. Cela permet aux gens d’aller chercher les journaux en voiture, d’aller boire un café, d’assurer les livraisons, etc… et, à partir de 10h, on se met dans la configuration piétonne. Il y aura aussi, après l’été, la refonte complète de la place de l’Hôtel de ville, en harmonie avec ce qui s’est fait rue du Général-De-Gaulle. Ensuite, nous continuerons à finaliser les études pour la suite des opérations vers le Boudigau et le marché, de façon à avoir un projet rationnel «Centre-ville». Nous travaillons par tranches successives mais nous avons une vision d’ensemble.
La voie de contournement apporte-t-elle satisfaction ?
Absolument. Elle contribue à désengorger le centre-ville. Il faudrait que l’on refasse les comptages, mais les premiers, réalisés la première année, avaient été encourageants. Elle est également dotée d’une piste cyclable qu’on va relier à d’autres pistes cyclables, ce qui est un élément de plus. Enfin, par le jeu des transferts de compétences, la zone commerciale qui la borde a été transférée à MACS, qui a acheté les terrains municipaux. La mise en œuvre de cette zone va démarrer avec, sans doute, une première tranche très rapide qui consistera en un aménagement pour des métiers de santé car il y a beaucoup de demandes dans ce domaine.
Où en est la révision du PLU ?
Notre projet de PLU a été arrêté en conseil municipal en décembre. Nous sommes en train de consulter les services de l’Etat selon la procédure. Puis l’enquête publique va être organisée très rapidement. Le document d’urbanisme devrait donc pouvoir être opposable cet été.
Quelles en sont les grandes orientations ?
Ce sont celles qui ont toujours prévalu à Capbreton : protéger et développer. Et je le mets dans cet ordre ! Nous protégeons l’ensemble des zones qui méritent de l’être puisque sur 2 200 hectares, il y en a 1 400 qui sont dans des zones où il n’y aura pas d’urbanisation, qu’il s’agisse de zones forestières, de dunes, de lieux humides ou de tous autres lieux fragiles. La partie urbanisable est de 800 hectares, même si elle comprend des zones boisées et protégées, des jardins et de la verdure. Depuis maintenant une quinzaine d’années, nous pratiquons la densification des lieux habités. Nous avons précédé la loi SRU dans ce domaine. Cette volonté d’urbaniser correspond à une progression démographique de la commune, mais qui est totalement maîtrisée. Pour autant, il y a une très forte demande, et c’est avec une volonté de mixité sociale que nous envisageons notre développement. Le lotissement du Gaillou est exemplaire à ce titre. Deux autres lotissements du même genre sont en préparation : celui de la Civelle et celui des Deux Pins. Mais ils sont directement liés au PLU et ne seront donc opérationnels qu’à partir de cet été. En attendant, nous montons des opérations de partenariat public-privé. Lorsqu’on négocie avec des promoteurs, on leur impose un certain nombre de choses, et j’ai plaisir à constater que cela semble faire école dans d’autres communes.
Avez-vous des exemples de ces partenariats public-privé ?
Il y a celui de l’ancien bowling où il y aura des logements locatifs sociaux. Il y a celui des Berges Landaises qui est assez exemplaire et qui est copié. Il y en a un autre qui vient d’être inauguré, le programme Clair de Dune au quartier des Océanides. Outre l’intégration de logements en accession sociale dans son programme, le promoteur a accepté de participer à la requalification du quartier en aménageant une grande aire de jeux qui profitera à tous.
Dans le domaine social, vous avez également un projet de maison de retraite.
Le projet de l’EHPAD (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) est un projet lourd qui va se faire dans les trois ans. Nous allons créer un nouvel établissement pour en remplacer deux (Le Rayon Vert et Notre-Dame-des-Apôtres) qui deviennent obsolètes du point de vue des normes, des évolutions et des pensionnaires de plus en plus dépendants. Cela permettra aussi qu’un établissement ne ferme à terme, faute de recrutement. Nous allons faire un établissement moderne, avec une unité Alzheimer. Il y aura 135 lits au total. Nous commençons à en parler avec les personnels, puisque tous seront repris. Le dialogue intègre aussi les pensionnaires.
Pourquoi avoir entièrement restructuré le service de navette des plages ?
Comme toutes les communes touristiques, nous sommes confrontés aux problèmes de stationnement et de circulation. Une ville sympathique à 9 000 habitants commence à poser des problèmes quand la population passe à 50 000. Il faut qu’on s’adapte à cela. Nous essayons de trouver de nouveaux parkings. Nous avons fait de petites extensions, nous en ferons sans doute d’autres. Je suis en train de réfléchir à organiser des stationnements là où ils existent de façon un peu sauvage, par exemple autour du golf miniature. C’est près de la plage, c’est un bon relais, mais c’est un peu anarchique. Nous allons optimiser cela, juste en traçant des places. Il n’y a rien à toucher, rien à déstructurer. Mais la tendance n’est pas à multiplier les parkings. On cherche plutôt à avoir d’autres modes de déplacement. C’est la raison pour laquelle nous avons favorisé le vélo depuis très longtemps à Capbreton. Il y a très peu de communes qui ont autant de pistes cyclables intérieures. Et à côté de cela, il y a la navette des plages. Nous avons commencé l’année dernière avec deux bus. Nous avons décidé d’en mettre un troisième cet été pour avoir un meilleur cadencement. Lors du débriefing, il est apparu que ce service entièrement gratuit avait donné satisfaction, avec quelque 38 000 passagers transportés, mais le temps d’attente est un frein à son développement. Avec un troisième bus, nous espérons améliorer le service. Notre réflexion ne s’arrête pas là. Nous sommes en train de réfléchir à abaisser le coût du bateau-passeur au port, pour inciter plus de gens à l’utiliser.
Un effort de solidarité financière a été fait au casino qui a rencontré de graves difficultés. Sont-elles encore d’actualité ?
J’aurais tendance à dire que ce n’est pas encore gagné, même si la chute des recettes semble avoir été stoppée. Par nécessité, nous avons une nouvelle fois modifié le cahier des charges. Nous l’avons fait parce que c’est un casino municipal. Ce n’est pas n’importe quel commerce, c’est une délégation de service public. C’est une obligation pour notre commune classée d’avoir un casino. Donc, si nous faisons des sacrifices, ce n’est pas par rapport à l’exploitant, c’est par rapport à notre statut de commune touristique classée. C’est notre outil de travail et c’est notre image. Pour permettre au casino qui, à l’instar de l’ensemble des établissements du secteur, a connu une forte baisse de ses recettes, nous avons fait un montage qui nous semble intelligent. Au moment de la signature du contrat initial, la commune prélevait 15 % sur le produit des jeux. Nous avons regardé le chiffre d’affaires qu’il réalisait à l’époque. Actuellement le chiffre d’affaires est beaucoup plus bas. Nous avons donc décidé d’abaisser le taux de prélèvement à 5 %. Mais chaque fois que le chiffre d’affaires augmentera, le taux de prélèvement montera, jusqu’à atteindre 15 % quand le casino aura retrouvé sa situation initiale. Cela me semble tout à fait équitable.
Où en est le projet de maison du patrimoine ?
Il avance. La maison médiévale du centre-ville, dans laquelle nous voulons développer ce projet, a été acquise par l’intermédiaire de l’Etablissement public foncier landais auquel j’ai demandé une entrée en jouissance immédiate. Nous allons commencer par nettoyer et repeindre l’extérieur, tandis qu’un architecte réfléchit aux aménagements à apporter. Avant même que l'intérieur soit prêt, j’aimerais que les Capbretonnais aient un avant-goût du projet lors de la restitution du centre-ville. Il y a en effet un petit jardin attenant à la maison que j’aimerais bien qu’on ouvre pour cet été.
Cet équipement va enrichir le panel culturel de la commune. On sent d’ailleurs qu’un gros effort a été fait en la matière.
Il y a une formidable montée en puissance qualitative et sérieuse des programmes culturels. Nous n’avons pas que des temps forts de festivals d’été. Nous avons ancré les animations à l’année que ce soit pour le Festival du conte ou Fugue en pays jazz. Nous proposons des choses originales pour tous les publics et cela va continuer dans ce sens. Cette programmation tout au long de l’année contribue aussi à relancer la salle du Ph’art, et par là-même de ricocher sur le casino. Si l’économie n’est pas notre axe central, elle n’est jamais éloignée de nos préoccupations non plus… Nous avons aussi des originalités comme le cinéma municipal Le Rio qui passe au numérique.
Etant donné que le président de la communauté de communes, Eric Kerrouche, est l’un de vos conseillers municipaux, les rapports avec MACS doivent être bons. Mais que vous apporte la CdC ?
MACS apporte une mutualisation et la prise en charge d’un certain nombre de compétences, comme la compétence économique dans les zones de plus de trois hectares. Concrètement à Capbreton, c’est MACS qui va mettre en œuvre la zone commerciale en bordure de la voie de contournement. Concernant la compétence voirie, MACS nous a bien accompagnés sur le programme du front de mer, comme le Conseil général. Elle va également transformer en voie verte une partie de notre piste cyclable nord-sud. Il va aussi bientôt y avoir le pôle culinaire pour lequel MACS va être prestataire de service. Dans ce projet, le poids de Capbreton est important. Avec ce qu’on représente comme repas scolaires, avec l’EHPAD et le portage de repas à domicile, nous devons représenter 30 % du programme. Enfin, nous avons un partenariat intelligent avec MACS en ce qui concerne la culture.
Le mandat a débuté avec la tempête Klaus. Qu’en retenez-vous ?
Cela a été un moment difficile d’abord dans l’urgence, puis dans les suites qu’il a fallu assumer. Mais je retiens surtout un moment rare de solidarité. Dans l’urgence, j’ai eu immédiatement une disponibilité des agents de la mairie qui ont été fabuleux, des élus, de la population. Ensuite, le traitement des effets de Klaus a été relativement rapide même si, pour nous, cela a été beaucoup moins dur que dans la Haute Lande. Il était bien plus facile d’être performant là où les dégâts étaient beaucoup atténués. Je crois que nous avons eu l’originalité de bien prendre en compte à la fois la sphère publique, celle qui nous incombait, et la sphère privée où il y avait des problèmes. En partenariat avec l’ONF, nous avons mis en place une procédure de diagnostic des arbres, y compris chez les propriétaires privés, pour savoir lesquels devaient être abattus.
Quelles sont les priorités pour les trois ans à venir ?
A mi-mandat beaucoup de choses ont avancé. Le front de mer est terminé dans sa partie publique. La partie privée devrait suivre fin 2012. Le centre-ville sera terminé début 2012 pour ce qui concerne le programme en cours et nous devrons amorcer la partie du marché. Le PLU sera en place pour continuer un certain nombre d’opérations. Dernier point important, nous avons toute la restructuration des établissements scolaires à achever. Nous avons mis en place un programme pluriannuel, toujours pour les mêmes raisons. D’ici 2014, nous aurons dépensé près de trois millions d’euros dans cette opération. On en profite pour réfléchir à une restructuration du centre de loisirs et à la création d’un local pour les jeunes pré-ados. Il y aura aussi la maison du patrimoine et de l’oralité. Il y a un projet d’extension des salles municipales, des travaux de gros entretien à faire au stade municipal et à la maison Nîmes où nous avons installé le pôle enfance jeunesse, l’aménagement de nouveaux stationnements. On a aussi un projet d’aire de jeux intergénérationnelle. L’EHPAD sera un très gros morceau, tout comme les deux lotissements communaux de la Civelle et des Deux Pins. Enfin, même si nous n’avons plus d’aide, il faudra peut-être engager un cinquième programme sur l’église. Tout ceci reste à prioriser.
Avez-vous des projets pour 2014 ?
J’en ai plein ! Mais je suis preneur de toutes les suggestions.
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