Kiwi de l'Adour - Un fruit plein de qualités
Indication géographique protégée, Label Rouge, appellation d’origine protégée ou appellation d’origine contrôlée, dans les Landes sept filières agricoles ont basé leur développement sur les signes officiels de qualité. Le Comité départemental de tourisme les a baptisés les «sept merveilles des Landes». Chaque saison dévoile l’une de ces merveilles. Actuellement, c’est le moment de découvrir les kiwis de l’Adour dont la récolte vient de débuter.
Avec un quart de la production nationale, les Pays de l’Adour représentent aujourd’hui le plus grand terroir kiwicole de France. Pourtant, ce bassin, étiré dans un rayon de quinze kilomètres autour du fleuve, à cheval sur les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, n’est devenu la terre d’élection du kiwi que depuis une quarantaine d’années.
Originaire de Chine, ce fruit a été implanté pour la première fois dans les Landes en 1965 par Henri Pédelucq, qui a fait figure de pionnier. Il a été suivi au début des années 1970 par d’autres producteurs locaux. Au début des années 1980, quelques centaines de tonnes étaient ainsi produites. Mais devant le succès commercial rencontré par le kiwi, la production a augmenté régulièrement jusqu’en 1992.
Cette année-là, une surproduction au niveau européen, notamment en Italie, a fait s’effondrer les cours. De nombreux kiwiculteurs ne se sont pas relevés de ce coup dur, des vergers ont été arrachés.
Conscients de l’impossibilité de pérenniser la culture en cherchant des prix inférieurs, les producteurs landais ont décidé de répondre à la guerre des prix par la qualité. Ils ont établi un cahier des charges contraignant : taille d’hiver et d’été, éclaircissage manuel afin de limiter le nombre de fruits par arbre pour obtenir un meilleur calibre, irrigation maîtrisée, fertilisation raisonnée, absence de tout traitement et récolte des fruits à leur maturité optimale. Leur travail a payé car, en 1996, le kiwi de l’Adour est devenu le seul kiwi à bénéficier du Label Rouge, signe officiel de qualité.
Ce positionnement qualitatif a réussi au bassin de l’Adour qui est rapidement devenu le premier producteur de kiwis de France. Aujourd’hui, 21 800 tonnes de kiwis sont ainsi produites chaque année par les 300 producteurs de la zone. Si la grande majorité des vergers sont conduits selon le cahier des charges du Label Rouge, seules 2 000 tonnes sont sélectionnées pour être commercialisées sous cette étiquette.
Cette année, pour la première fois, les kiwis de l’Adour porteront également une étiquette Indication géographique protégée (IGP). Ce signe d’origine obtenu en 2009 garantit aux consommateurs des fruits produits et conditionnés dans la zone des pays de l’Adour. Une reconnaissance que les producteurs attendaient depuis onze ans pour mieux valoriser leur travail.
Bien choisir un kiwi
Lancée début novembre, la récolte des kiwis de l’Adour va se poursuivre pendant une dizaine de jours. Transportés dans les stations de conditionnement, les fruits seront mis au froid pour poursuivre leur maturation et augmenter leur taux de sucre. Ils seront commercialisés à partir de mi-décembre jusqu’au mois de mai.
Pour un kiwi parfait prêt à déguster, il faut «une peau d’un brun clair et un peu velue mais pas fripée et une texture souple aux deux pôles qui cède légèrement sous la pression des doigts», recommande l’association Qualité Landes qui fait la promotion des fleurons de l’agriculture landaise. Attention à ne pas choisir un fruit trop mou. «Il est alors trop mûr et a peut-être perdu son délicieux goût acidulé.»
Acheté encore ferme, le kiwi continue de mûrir dans le réfrigérateur pendant deux ou trois semaines, sans perdre ses bienfaits, ni sa teneur en vitamine C (94 mg pour 100 grammes).
«Placez-le dans une boîte ou un sac en plastique légèrement entrouvert pour éviter un excès de condensation, recommande encore l’association. Ne le mélangez pas aux pommes ou aux bananes qui ont la fâcheuse habitude d’accélérer sa maturation.»
Il en voit de toutes les couleurs
Seuls 60 % des consommateurs aiment le kiwi. Pour les autres, il y a le kiwi… précoce, jaune ou mini.
Quand on parle de kiwi, la première image qui vient à l’esprit est un fruit à pulpe verte. Pourtant le traditionnel kiwi Hayward que tout le monde connaît n’est qu’une variété parmi tant d’autres. Il en existerait plusieurs dizaines différentes en Chine. En France, les premières diversifications viennent juste de débuter mais semblent constituer le nouvel axe de développement des coopératives installées sur le bord de l’Adour. «Seuls 60 % des consommateurs apprécient le petit goût acidulé du kiwi Hayward, note François Lafitte, président de la coopérative Kiwifruits de France. Nous voulons donc proposer d’autres produits aux 40 % restant à convaincre.» Depuis 2003, la coopérative développe ainsi le Summer kiwi. S’il possède lui aussi une pulpe verte, il est plus précoce et plus sucré que son cousin Hayward.
Mais depuis deux ans, la diversification va beaucoup plus loin. Sont en effet apparus sur les étals des kiwis jaunes. Vendus sous la marque Zespri Gold pour la coopérative Sikig et Oscar Gold pour la coopérative Kiwifruits, ils offrent une véritable alternative à ceux qui n’aiment tout simplement pas le kiwi (vert). «Sans poils, ces fruits sont plus sucrés, sans amertume et plus exotiques au goût», affirme Julien Pédelucq, fils du pionnier de l’implantation du kiwi dans les Landes et PDG de Sikig.
Autre nouveauté sortie cette année, celle-là : le kiwaï ou mini kiwi. Mis sur le marché par Kiwifruits, le fruit se présente sous la forme d’une baie de dix à quinze grammes. Très pratique, il se consomme tel quel, sans même l’éplucher, et a un goût très agréable. Cependant peu de personnes ont encore eu l’occasion de le tester. La première récolte a seulement atteint 2,5 tonnes… mais la coopérative, qui croit énormément dans ce nouveau produit, prévoit un large programme de plantation de vergers de kiwaïs dans les années à venir.
La segmentation du marché du kiwi pourrait aller encore plus loin. Les entreprises du secteur mènent actuellement des expérimentations sur le kiwi... rouge !
Un emblème à lui tout seul
Même s’il n’a qu’une quarantaine d’années d’existence dans les pays de l’Adour, le kiwi est devenu un véritable emblème de ce territoire. En témoigne la dernière réalisation de l’Association de promotion du kiwi de l’Adour. «Afin d’identifier le territoire par sa production majeure», explique son président Jean-Marc Poigt, elle a financé le décor d’un rond-point nouvellement créé à Peyrehorade (route de Bayonne). Y trône désormais un monumental kiwi coupé en deux et estampillé de ses signes officiels de qualité et d’origine : le Label Rouge et l’IGP. L’œuvre de l’artiste Ydan Sarciat a été inaugurée le 29 octobre.
La reconnaissance du kiwi de l’Adour comme production enracinée dans ce territoire va même au-delà des Landes. La Poste a en effet annoncé qu’elle avait retenu le kiwi de l’Adour pour représenter l’Aquitaine dans sa nouvelle série philatélique «La France comme j’aime», à paraître en 2011. Le timbre sera édité à 20 000 exemplaires.
A table !
Tartare de kiwi de l’Adour et crabe au céleri frit
Préparation : 20 min
Cuisson : 2 min pour le céleri
- 4 kiwis de l’Adour
- 200 gr de chair de crabe
- 1 jus d’orange
- 5 cuillères à soupe d’huile d’olive
- 150 gr de céleri rave
Epluchez et râpez finement le céleri.
Faites le frire 1 à 2 min dans un bain d’huile bouillant, égouttez sur un papier absorbant.
Epluchez, taillez les kiwis en cubes.
Mélangez-les dans un saladier avec la chair de crabe égouttée.
Mélangez dans un bol le jus d’orange avec l’huile d’olive, du sel et du poivre.
Versez la vinaigrette à l’orange dans le mélange kiwi/crabe, mélangez délicatement, laissez mariner une heure au frais avant de servir dans des verrines avec le céleri frit dessus.
D’autres recettes à découvrir sur
www.qualitelandes.com
Le produit a été ajouté au panier