Côte Sud des Landes - N°96 - Mars/Avril 2010
La fête... avec modération
Le
préfet a fixé la fermeture des fêtes locales
à trois heures du matin. Au pays des festayres, la mesure
est diversement appréciée.
Les fêtes locales s’inscrivent dans la tradition landaise. Si celles de Dax ou de Mont-de-Marsan sont les plus connues, chaque ville, chaque village... et parfois même chaque quartier a son heure de gloire, souvent durant l’été. L’année 2009 a ainsi cumulé pas moins de 585 jours de fêtes locales. Mais si elles sont des moments privilégiés de convivialité, de rencontre et d’échange autour d’activités culturelles et ludiques, les fêtes ne vont pas sans heurts. «Au cours de l’année 2009, le nombre de faits de délinquance commis durant les fêtes a connu une nette augmentation», indique le préfet, Evence Richard. Les ivresses publiques manifestes ont augmenté de 101 % et l’usage de produits stupéfiants de 142 %, entraînant des faits de violence virant parfois au drame.
Pour pallier ces difficultés, Evence Richard a annoncé, le 27 janvier, la mise en place d’un nouveau dispositif de prévention de la délinquance durant les fêtes locales. S’il comprend toute une série de mesures visant à limiter la consommation d’alcool, des plus jeunes notamment, une décision a provoqué l’émoi dans le département : la fermeture unilatérale des fêtes à 3h du matin contre 4h auparavant (à titre exceptionnel, «sur demande motivée», les maires pourront solliciter une dérogation jusqu’à 4h). Suite à un état des lieux des actes de délinquance, la préfecture a en effet remarqué que, en 2009, «un quart des délits se sont déroulés entre 3h et 7h du matin dont 65 % des violences et 78 % des dégradations de biens. Et les faits les plus graves interviennent dans les dernières heures des fêtes.»
Les festayres contre-attaquent
Auprès du grand public, la pilule a du mal à passer. Sur le réseau social Facebook, un groupe intitulé «NON à la fermeture des fêtes à 3h dans les Landes !» compte déjà plus de 20 000 membres. Une association, les «Festayres landais» s’est créée pour relayer leurs revendications auprès des élus et des représentants de l’Etat. Son président, Vincent Charbonnier, réfute «les discours sécuritaires» émanant de la préfecture. «Contrairement à ce que l’on voudrait nous présenter nos fêtes ne sont pas des coupe-gorge.» Sans éluder les incidents et accidents qui ne manquent pas de survenir, il affirme que «les rues de nos fêtes sont probablement bien plus sûres que de nombreuses rues de certaines villes de France». Et selon lui «ce discours alarmiste ne peut avoir de prise sur nous car ici on n’a pas peur de l’autre. Le Landais accueille, reçoit, entoure, prévient, en quelques mots, a un sens aigu de l’hospitalité.»
Du côté des élus, la mesure ne fait pas non plus l’unanimité. Les maires de Dax et de Mont-de-Marsan, villes dans lesquelles se déroulent les plus grosses fêtes du département, demandent au préfet de revoir sa position.
Avis partagés sur la Côte Sud
Sur la Côte Sud, les avis sont plus partagés. A Moliets, Anne-Marie Cancouët estime que la mesure n’aura «pas réellement d’impact» sur la fête du 15 août qui ne dure qu’une journée. Même chose à Messanges. «Notre fête a lieu fin novembre. Alors que ce soit à 3h ou 4h du matin, il y a peu de monde à l’extérieur», sourit le maire Hervé Bouyrie.
A Vieux-Boucau, le maire Pierre Froustey voit en revanche dans cette mesure «une perte supplémentaire de convivialité». «A 3h, la fête bat son plein dans les bodegas, où l’on arrive tard après avoir dîné en famille ou entre amis. J’ai peur qu’à cette heure, la fermeture ne pousse les gens à prendre leur voiture pour finir la soirée en boîtes de nuit... qui, elles, ont le droit d’ouvrir plus tard.» C’est pourquoi le maire compte demander une dérogation de fermeture à 4h du matin pour le samedi soir, «jour principal de fête» dans la commune.
Les fêtes locales s’inscrivent dans la tradition landaise. Si celles de Dax ou de Mont-de-Marsan sont les plus connues, chaque ville, chaque village... et parfois même chaque quartier a son heure de gloire, souvent durant l’été. L’année 2009 a ainsi cumulé pas moins de 585 jours de fêtes locales. Mais si elles sont des moments privilégiés de convivialité, de rencontre et d’échange autour d’activités culturelles et ludiques, les fêtes ne vont pas sans heurts. «Au cours de l’année 2009, le nombre de faits de délinquance commis durant les fêtes a connu une nette augmentation», indique le préfet, Evence Richard. Les ivresses publiques manifestes ont augmenté de 101 % et l’usage de produits stupéfiants de 142 %, entraînant des faits de violence virant parfois au drame.
Pour pallier ces difficultés, Evence Richard a annoncé, le 27 janvier, la mise en place d’un nouveau dispositif de prévention de la délinquance durant les fêtes locales. S’il comprend toute une série de mesures visant à limiter la consommation d’alcool, des plus jeunes notamment, une décision a provoqué l’émoi dans le département : la fermeture unilatérale des fêtes à 3h du matin contre 4h auparavant (à titre exceptionnel, «sur demande motivée», les maires pourront solliciter une dérogation jusqu’à 4h). Suite à un état des lieux des actes de délinquance, la préfecture a en effet remarqué que, en 2009, «un quart des délits se sont déroulés entre 3h et 7h du matin dont 65 % des violences et 78 % des dégradations de biens. Et les faits les plus graves interviennent dans les dernières heures des fêtes.»
Les festayres contre-attaquent
Auprès du grand public, la pilule a du mal à passer. Sur le réseau social Facebook, un groupe intitulé «NON à la fermeture des fêtes à 3h dans les Landes !» compte déjà plus de 20 000 membres. Une association, les «Festayres landais» s’est créée pour relayer leurs revendications auprès des élus et des représentants de l’Etat. Son président, Vincent Charbonnier, réfute «les discours sécuritaires» émanant de la préfecture. «Contrairement à ce que l’on voudrait nous présenter nos fêtes ne sont pas des coupe-gorge.» Sans éluder les incidents et accidents qui ne manquent pas de survenir, il affirme que «les rues de nos fêtes sont probablement bien plus sûres que de nombreuses rues de certaines villes de France». Et selon lui «ce discours alarmiste ne peut avoir de prise sur nous car ici on n’a pas peur de l’autre. Le Landais accueille, reçoit, entoure, prévient, en quelques mots, a un sens aigu de l’hospitalité.»
Du côté des élus, la mesure ne fait pas non plus l’unanimité. Les maires de Dax et de Mont-de-Marsan, villes dans lesquelles se déroulent les plus grosses fêtes du département, demandent au préfet de revoir sa position.
Avis partagés sur la Côte Sud
Sur la Côte Sud, les avis sont plus partagés. A Moliets, Anne-Marie Cancouët estime que la mesure n’aura «pas réellement d’impact» sur la fête du 15 août qui ne dure qu’une journée. Même chose à Messanges. «Notre fête a lieu fin novembre. Alors que ce soit à 3h ou 4h du matin, il y a peu de monde à l’extérieur», sourit le maire Hervé Bouyrie.
A Vieux-Boucau, le maire Pierre Froustey voit en revanche dans cette mesure «une perte supplémentaire de convivialité». «A 3h, la fête bat son plein dans les bodegas, où l’on arrive tard après avoir dîné en famille ou entre amis. J’ai peur qu’à cette heure, la fermeture ne pousse les gens à prendre leur voiture pour finir la soirée en boîtes de nuit... qui, elles, ont le droit d’ouvrir plus tard.» C’est pourquoi le maire compte demander une dérogation de fermeture à 4h du matin pour le samedi soir, «jour principal de fête» dans la commune.
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