Patrimoine - N°93 - Septembre/Octobre 2009
La mer vue du ciel
Fermé
à la visite depuis 2003, le sémaphore de Messanges
rouvre exceptionnellement ses portes au public les 19 et 20
septembre, à l’occasion des journées
européennes du patrimoine.
Surplombant les pins, la tour bleue et blanche du sémaphore de Messanges se détache sur le ciel azur. Dépendant de la Formation opérationnelle de surveillance et d’information territoriale (FOSIT) de Brest et de la préfecture maritime de Brest, l’édifice vient de fêter ses 15 ans. C’est en effet le 24 juin 1994 qu’il a été inauguré, après un peu plus d’un an de travaux (JdP n° 1). Militaire, le bâtiment n’est accessible au public qu’en de très rares occasions. Les journées du patrimoine font partie de celles-là. Mais depuis septembre 2003, aucun civil n’y avait accédé pour cause de travaux. C’est donc un évènement exceptionnel qui se prépare les 19 et 20 septembre prochains. Durant les deux jours, le grand public pourra accéder gratuitement au vertigineux édifice.
La passerelle surplombe en effet le paysage à 64 mètres par rapport au niveau de la mer (52 mètres par rapport au niveau du sol) tandis que le bout de la mâture culmine à 88,50 mètres. «Cela en fait l’un des plus hauts sémaphores de France», souligne le chef de poste, le premier maître William Rodrigues. Il y en a 59 au total le long des côtes françaises, dont 26 en Atlantique, 14 en Manche et 19 en Méditerranée. Celui de Messanges est dit de «veille intermittente» : il est ouvert du lever au coucher du soleil. Deux personnes y travaillent chaque jour, et au total cinq militaires y sont rattachés.
Leur mission principale consiste à surveiller les approches maritimes sur un rayon d’une soixantaine de kilomètres entre Contis et Capbreton. Mais de là-haut, la vue est bien plus large. «Les jours de belle visibilité, on aperçoit toute la chaîne des Pyrénées et le fond du golfe de Gascogne.» Pour les aider dans leur travail, les militaires disposent de divers outils. Un radar permet de voir tous les bateaux qui entrent dans la zone, tandis que d’énormes jumelles permettent d’identifier et de surveiller les embarcations. Le logiciel informatique «Spationav» présente une numérisation de toutes les images radar de la façade atlantique et de la Manche. «Cela nous informe en temps réel de la situation maritime.» Enfin, ils utilisent une radio VHF marine comme moyen de transmission.
Outre cette mission principale, les hommes du sémaphore participent également aux missions de sauvetage en mer dirigées par le CROSS (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) basé à Etel (Morbihan). «Nous apportons essentiellement des informations sur la météo sur zone : état de la mer, force du vent, nébulosité... afin que les bonnes décisions puissent être prises concernant les moyens de sauvetage à envoyer.» De même, ils participent aussi à la surveillance des plages. Enfin, situation propre au sémaphore de Messanges, les militaires aident à la surveillance et à la détection des feux de forêt grâce à du matériel mis en place par le CODIS (Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours).
La vie n’est donc pas un long fleuve tranquille dans les hautes sphères. D’autant moins quand le vent se met à souffler. «A partir de 70 km/h, le vent provoque une légère oscillation. Comme dans un bateau, on a un effet de roulis et de tangage...» Rien que de très naturel pour des gars de la Marine ! Reste que la tempête de 1999 a dû être éprouvante avec ses vents à 160 km/h établis et ses rafales à 180 km/h. Et si celle de janvier dernier a été un peu moins violente avec des vents à 130 km/h établis et des rafales à 140 km/h environ, elle a néanmoins privé les militaires d’électricité pendant une dizaine de jours. «Comme nous disposons d’un groupe électrogène, nous n’avons pas été touchés dans nos missions, reprend le premier maître Rodrigues. En revanche, l’ascenseur, lui, n’était plus alimenté...» Durant cette période, les hommes ont dû monter et descendre huit à dix fois par jour les 325 marches qui mènent à la salle d’observation ! Mais que les visiteurs des 19 et 20 septembre prochains se rassurent. Aucune coupure de courant n’est prévue à l’occasion des journées européennes du patrimoine.
Pratique : la visite du sémaphore de Messanges est ouverte les 19 et 20 septembre de 10h à 12h et de 14h à 18h. Seuls les ressortissants européens pourront y accéder. La présentation d’une pièce d’identité est obligatoire. En revanche, les sacs et les appareils photo sont interdits. La visite se fera par groupe de dix personnes maximum, il devrait donc y avoir beaucoup d’attente.
Surplombant les pins, la tour bleue et blanche du sémaphore de Messanges se détache sur le ciel azur. Dépendant de la Formation opérationnelle de surveillance et d’information territoriale (FOSIT) de Brest et de la préfecture maritime de Brest, l’édifice vient de fêter ses 15 ans. C’est en effet le 24 juin 1994 qu’il a été inauguré, après un peu plus d’un an de travaux (JdP n° 1). Militaire, le bâtiment n’est accessible au public qu’en de très rares occasions. Les journées du patrimoine font partie de celles-là. Mais depuis septembre 2003, aucun civil n’y avait accédé pour cause de travaux. C’est donc un évènement exceptionnel qui se prépare les 19 et 20 septembre prochains. Durant les deux jours, le grand public pourra accéder gratuitement au vertigineux édifice.
La passerelle surplombe en effet le paysage à 64 mètres par rapport au niveau de la mer (52 mètres par rapport au niveau du sol) tandis que le bout de la mâture culmine à 88,50 mètres. «Cela en fait l’un des plus hauts sémaphores de France», souligne le chef de poste, le premier maître William Rodrigues. Il y en a 59 au total le long des côtes françaises, dont 26 en Atlantique, 14 en Manche et 19 en Méditerranée. Celui de Messanges est dit de «veille intermittente» : il est ouvert du lever au coucher du soleil. Deux personnes y travaillent chaque jour, et au total cinq militaires y sont rattachés.
Leur mission principale consiste à surveiller les approches maritimes sur un rayon d’une soixantaine de kilomètres entre Contis et Capbreton. Mais de là-haut, la vue est bien plus large. «Les jours de belle visibilité, on aperçoit toute la chaîne des Pyrénées et le fond du golfe de Gascogne.» Pour les aider dans leur travail, les militaires disposent de divers outils. Un radar permet de voir tous les bateaux qui entrent dans la zone, tandis que d’énormes jumelles permettent d’identifier et de surveiller les embarcations. Le logiciel informatique «Spationav» présente une numérisation de toutes les images radar de la façade atlantique et de la Manche. «Cela nous informe en temps réel de la situation maritime.» Enfin, ils utilisent une radio VHF marine comme moyen de transmission.
Outre cette mission principale, les hommes du sémaphore participent également aux missions de sauvetage en mer dirigées par le CROSS (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) basé à Etel (Morbihan). «Nous apportons essentiellement des informations sur la météo sur zone : état de la mer, force du vent, nébulosité... afin que les bonnes décisions puissent être prises concernant les moyens de sauvetage à envoyer.» De même, ils participent aussi à la surveillance des plages. Enfin, situation propre au sémaphore de Messanges, les militaires aident à la surveillance et à la détection des feux de forêt grâce à du matériel mis en place par le CODIS (Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours).
La vie n’est donc pas un long fleuve tranquille dans les hautes sphères. D’autant moins quand le vent se met à souffler. «A partir de 70 km/h, le vent provoque une légère oscillation. Comme dans un bateau, on a un effet de roulis et de tangage...» Rien que de très naturel pour des gars de la Marine ! Reste que la tempête de 1999 a dû être éprouvante avec ses vents à 160 km/h établis et ses rafales à 180 km/h. Et si celle de janvier dernier a été un peu moins violente avec des vents à 130 km/h établis et des rafales à 140 km/h environ, elle a néanmoins privé les militaires d’électricité pendant une dizaine de jours. «Comme nous disposons d’un groupe électrogène, nous n’avons pas été touchés dans nos missions, reprend le premier maître Rodrigues. En revanche, l’ascenseur, lui, n’était plus alimenté...» Durant cette période, les hommes ont dû monter et descendre huit à dix fois par jour les 325 marches qui mènent à la salle d’observation ! Mais que les visiteurs des 19 et 20 septembre prochains se rassurent. Aucune coupure de courant n’est prévue à l’occasion des journées européennes du patrimoine.
Pratique : la visite du sémaphore de Messanges est ouverte les 19 et 20 septembre de 10h à 12h et de 14h à 18h. Seuls les ressortissants européens pourront y accéder. La présentation d’une pièce d’identité est obligatoire. En revanche, les sacs et les appareils photo sont interdits. La visite se fera par groupe de dix personnes maximum, il devrait donc y avoir beaucoup d’attente.
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