Le lac au microscope
Les chercheurs du Cemagref sont venus le 30 mai effectuer les derniers prélèvements nécessaires à leur étude sur la qualité du lac.
Depuis l’été dernier, le Cemagref (Institut de recherche pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement) étudie le lac de Soustons (JdP n° 71). Le but est de tester le système d’évaluation de la qualité (SEQ) des plans d’eau de l’Agence de l’eau Adour-Garonne. Après trois campagnes de prélèvements en été, automne et hiver, deux chercheurs sont venus le 30 mai dernier pour effectuer la campagne de printemps. Munis de flacons et d’appareils de mesure, Vincent Bertrin, ingénieur écologue, et Christophe Laplace-Treyture, hydrobiologiste, ont sillonné le lac pendant une demi-journée à bord de leur bateau pneumatique.
Grâce à un GPS, ils ont pu effectuer des prélèvements d’eau et de phytoplancton aux mêmes endroits que pour les campagnes précédentes. Alors que les échantillons d’eau devaient être analysés ultérieurement au laboratoire de Gazinet (Gironde), pour mesurer la quantité de polluants organiques et de pesticides présents dans le plan d’eau, ils ont également procédé à une batterie de tests sur place : transparence, pH, oxygène, conductibilité et température de l’eau.
Vaseux mais en bonne santé
Les premiers résultats analysés après les trois premières campagnes donnent déjà quelques indications quant à la santé du lac. «Il est très vaseux et révèle une forte concentration en phosphore, indique Vincent Bertrin. Cela signifie que le plan d’eau est naturellement eutrophe, c’est-à-dire naturellement riche en éléments nutritifs. Il est plutôt en bonne santé, d’autant qu’on a trouvé très peu de traces de métaux lourds.» On distingue deux secteurs différents. «La rive ouest, relativement sauvage, présente un potentiel écologique important, et nous ne pouvons qu’encourager à la préservation de ce site. La rive est, elle, est l’objet d’une urbanisation grandissante» qui a parfois des inconvénients en terme de «gestion des berges». Par soucis d’esthétique ou pour accéder plus facilement au plan d’eau, les riverains coupent parfois toutes les plantes de bord au rotofil. Or, elles ont un rôle de maintien de la berge. Sans elles, elle s’érode plus facilement.
La synthèse générale de l’étude devrait être terminée à l’automne. «Nous aurons alors une photographie de l’état du milieu 2005-2006 en terme de qualité chimique et biologique de l’eau», intervient Christophe Laplace-Treyture. Mais plus que la santé du lac de Soustons, c’est l’évaluation du SEQ qui importe au commanditaire, l’Agence de l’eau Adour Garonne. «Nous allons évaluer le temps passé et les coûts engendrés pour mener à bien cette étude. Ensuite, nous ferons des propositions pour améliorer les protocoles, notamment en terme de choix des zones à étudier, pour que ce suivi soit mené à long terme dans le cadre de la directive européenne, qui impose un réseau de surveillance et de contrôle des plans d’eau naturels de plus de cinquante hectares.»
Pêche pour tous
La richesse piscicole des lacs et des étangs du littoral landais attire de nombreux pêcheurs. Mais jusqu’à peu, elle restait inaccessible aux personnes à mobilité réduite. Pour y remédier, les Conseils général et régional, la fédération de pêche et des collectivités locales ont mis en place dix-huit postes handi-pêche (92 000 €) le long des principaux plans d’eau du département. Composés d’une place de stationnement, d’un ponton de pêche et d’une allée de liaison entre les deux, on les trouve sur les communes de Sanguinet, Biscarrosse, Parentis, Gastes, Saint-Paul-en-Born, Mimizan, Léon, Azur et Ondres. Bien que la commune dispose d’un centre d’accueil pour personnes handicapées et d’un étang, aucun poste n’est par contre installé à Soustons. «L’implantation s’est faite à la demande des mairies, indique Xavier Fortino, vice président du Conseil général. Dans un premier temps, Soustons ne s’est pas déclarée intéressée.» Mais depuis, les choses ont changé et des discussions sont en cours pour l’implantation d’un nouveau poste, à la Pointe des Vergnes.