Le Typi s'exporte
Un an à peine après son immersion, le récif artificiel implanté par ALR au large de la côte sud des Landes fait déjà des émules. L'association en a livré un exemplaire en Charente-Maritime.
Le 30 juin, l'association Aquitaine Landes récifs (ALR) a fêté le premier anniversaire de l'immersion du Typi. Trois exemplaires de ce récif artificiel de forme conique avaient rejoint l'année dernière les fonds marins déjà colonisés par les buses de béton, au large de Capbreton, Vieux-Boucau et Messanges (JdP n° 99).
Un an plus tard, le premier bilan du suivi scientifique réalisé lors de plongées sous-marines est plutôt positif. «Premier bon point, le récif ne s'affouille pas, se réjouit Gérard Fourneau, président d'ALR. Par ailleurs, il n'attire pas les mêmes espèces que les buses. Les rougets l'apprécient bien, mais il est surtout très prisé par les poulpes, ce qui a été une réelle surprise pour nous.» Les filières de dix mètres installées sur les modules attirent elles aussi de nombreux poissons dans la colonne d'eau.
Mais le Typi remporte également un franc succès au-delà des espèces marines... Les équipes du CREAA (Centre régional d'expérimentation et d'application aquacole), basées sur l'île d'Oléron (Charente-Maritime), l'ont également adopté. Ce centre technique aquacole, outil de développement et de conseil des professionnels des cultures marines et de la pêche en région Poitou-Charentes, envisage de développer un programme de récifs artificiels en Charente-Maritime.
«A la demande du Conseil général, nous avons débuté une étude de faisabilité l'année dernière, indique Cédric Hennache, chargé du projet au CREAA. Nous avons mené une enquête patrimoniale qui a abouti à une réflexion sur l'intérêt d'immerger des récifs. Dans un premier temps, nous devrions réaliser une expérimentation à petite échelle au large de l'île d'Oléron.» Le site choisi pourrait être une zone où gît une ancienne épave que les chaluts évitent avec précaution. Le CREAA doit également se déterminer sur les modules à immerger. «Nous voulons identifier les structures les plus adéquates pour les espèces locales.» Le Typi livré début mai par ALR fera partie du lot.
Mais il n'est pas encore prêt de rejoindre les fonds marins. Le CREAA doit en effet obtenir les financements nécessaires à l'opération et l'autorisation de réaliser l'expérimentation. Ces démarches administratives ne devraient pas permettre une immersion avant le printemps 2012, voire au-delà. En attendant, le Typi trône sur le parking du CREAA. «ALR nous l'a livré pour l'inauguration de nos nouveaux locaux (qui ont dû être réhabilités après le passage de la tempête Xynthia, ndlr). Il nous permet ainsi d'expliquer le projet aux gens en étant beaucoup plus concrets.»
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