Côte Sud des Landes - N°91 - Mai/Juin 2009
Les déchets verts voient rouge
L’entretien du
jardin implique immanquablement la production de déchets
végétaux. Si certaines communes aident leurs
administrés à les évacuer dans de bonnes
conditions, de plus en plus se désengagent de ce service du
fait du manque de civisme de certains
administrés.
Avec les beaux jours, reviennent au jardin les joies de la tonte, de l’élagage des arbres ou de la taille des haies. Qu’il s’agisse là de corvées ou de hobbies, la conséquence est la même : la production de déchets verts. Pour que le résultat soit optimal, herbes, feuilles et branches doivent en effet être évacuées des propriétés... mais il est parfois difficile de se débarrasser de ces déchets, souvent volumineux.
A Seignosse, le sujet crée, depuis l’été dernier, une légère crispation entre la mairie et la population. Depuis de nombreuses années, la commune avait mis en place un service payant de ramassage des déchets végétaux. «Les usagers qui entretenaient leur propriété faisaient un tas de déchets verts devant chez eux et appelaient nos services qui venaient enlever ce tas tout en leur faisant régler le service par rapport au nombre de mètres cubes transportés», rappelle Marie-Christine Maisonnave, première adjointe. Mais en septembre, branle-bas de combat. Par courrier du maire, les utilisateurs du service apprennent qu’il ne sera plus assuré à cause du manque de civisme de certains d’entre eux. Désormais, ils devront se rendre eux-mêmes à la déchèterie ou faire appel à un entrepreneur spécialisé. Stupeur chez les habitants, notamment à Seignosse Océan. «Une organisation collective nous semblait une meilleure solution qu’un traitement individuel», explique Alain Le Foll, président de Seignosse Océan. L’association, qui représente essentiellement des résidents secondaires, estime que l’arrêt de ce service les handicape énormément. «Pour nous, l’acheminement individuel des déchets verts vers la déchèterie de Soorts est pénalisant en terme de distance (14 km aller-retour) par rapport aux habitants du bourg, et donc en coût énergétique. Ce qui ne va pas dans le sens du "développement durable" préconisé par nos élus. De plus, l’équipement en remorque individuelle de transport est peu réaliste car la plupart des habitants sont des résidents secondaires peu présents.»
Le maire, Ladislas de Hoyos, rappelle que le ramassage des déchets verts «n’est en aucun cas un service public obligatoire et que cette activité reposait sur le fragile équilibre d’un "contrat" entre les habitants de Seignosse et les services municipaux. Aujourd’hui, ce "contrat" n’est plus respecté car de trop nombreux administrés abandonnent leurs déchets de manière totalement anarchique.»
Et c’est justement ce qui inquiète le plus Alain Le Foll. «Je suis totalement d’accord pour que les gens soient plus disciplinés. Mais je crains que l’arrêt des ramassages par la mairie ne soit pénalisant pour la propreté de la station. Des sacs de déchets verts risquent de se retrouver dans les bacs d’ordures ménagères, et pire, nous ne sommes pas à l’abri d’apparitions de tas sauvages.» Le maire rétorque que «tout dépôt sauvage sera dorénavant verbalisé par la police municipale». «Notre souci associatif étant la bonne tenue de la station, nous ne pouvons qu’approuver cette décision, concède Alain Le Foll. Mais à moins de mettre un policier municipal derrière chaque tas potentiel, cela sera difficile à mettre en place.»
Reste que la mairie campe sur ses positions et que le ramassage ne sera plus assuré à l’avenir. Pour aider ses adhérents à trouver des solutions alternatives, l’association leur a distribué une liste de professionnels aptes à réaliser ces travaux.
Il n’y a pas de règle dans le traitement de la problématique des déchets végétaux dans les communes de la Côte Sud des Landes. Seul point commun : le sujet n’est pas facile à traiter.
A Capbreton, en dehors de la période estivale, la municipalité met à disposition des bennes pour l’apport volontaire, alternativement dans différents quartiers. «Mais le constat n’est pas totalement satisfaisant du fait du comportement de certaines personnes», avoue le premier adjoint Patrick Laclédère. Le système rencontre deux écueils. Tout d’abord, certains usagers mettent n’importe quoi dans les bennes réservées aux déchets verts, ce qui augmente le coût du tri. De plus, les utilisateurs ne respectent pas les dates de collecte et déposent leurs déchets même quand la benne a été déplacée, provoquant la création de dépôts sauvages.
Ce sont ces raisons qui ont poussé la municipalité de Messanges à renoncer à l’usage des bennes d’apport volontaire. «C’était devenu ingérable au niveau de la qualité des dépôts, souligne le maire Hervé Bouyrie. Nous les avons donc purement et simplement supprimées.» La commune propose néanmoins une alternative. Elle réalise un ramassage payant à la demande des usagers.
Le système est quasiment identique à Moliets où la mairie loue la benne communale le temps d’un week-end aux administrés qui en font la demande. «Nos services déposent la benne le vendredi et reviennent la chercher le lundi, explique Patrick Laborde, le premier adjoint. Cela laisse le temps de s’occuper de son jardin...»
A Soustons, une benne peut également être mise à la disposition des particuliers, moyennant une participation, en faisant une demande auprès des services techniques. «Néanmoins, cela ne concerne que des gros travaux, comme l’arrachage d’une haie, précise Robert Gascq, adjoint chargé des travaux. Pour une tonte de pelouse, les administrés sont invités à se rendre directement à la déchèterie.»
Dans le cadre d’une opération Village propre que la municipalité vient de lancer, deux ramassages gratuits seront réalisés chaque année à Vieux-Boucau, le premier en avril, le second en octobre. «Les habitants seront prévenus en amont des dates de ramassage et pourront déposer leurs déchets verts dans la rue une semaine avant l’échéance», indique le maire Pierre Froustey. Les dépôts sauvages en dehors de ces périodes feront l’objet d’une verbalisation.
A Hossegor, la mairie met les usagers directement en contact avec les services du Sitcom (Syndicat intercommunal de traitement et de collecte des ordures ménagères) qui propose la location de bennes.
Les communes ne proposent pas toutes un service d’enlèvement des déchets verts au moment où l’on en a besoin. Il existe cependant des solutions alternatives pour se débarrasser de ces encombrants.
Comme pour tous les autres, le meilleur déchet vert est celui qu’on ne produit pas. Aussi peut-il être intéressant, au moment de la plantation de végétaux, de choisir des variétés spécifiques. En privilégiant un gazon à croissance lente, on espace les tontes. En évitant les arbustes à croissance rapide, on économise des tailles fréquentes... et le jardinier !
Pour autant, tout entretien du jardin entraînera la production de déchets végétaux. Cependant ces déchets peuvent être valorisés sur place. Mélangés aux déchets de cuisine, les déchets verts peuvent être compostés et ainsi fournir de l’engrais naturel. Le Sitcom Côte Sud des Landes équipe les foyers qui le désirent d’un composteur individuel¹. De son côté, le Conseil général édite des guides pratiques pour produire un compost de qualité (notre photo)².
Pour éviter d’avoir à ramasser les tontes de pelouse, il est par ailleurs possible d’utiliser une tondeuse mulching. Grâce à une lame spéciale, l’herbe est broyée, en même temps qu’elle est tondue, et projetée sur le sol. Composée à plus de 90 % d’eau, elle se dégrade naturellement tout en fertilisant le sol.
Pour les branchages, il peut être intéressant de s’équiper d’un broyeur de végétaux. Le broyat obtenu peut être mélangé au compost ou utilisé en paillage au pied des plantations. Il permettra ainsi de limiter les arrosages et de réduire les désherbages. En outre, le broyage des végétaux permet de réduire leur volume et peut représenter un avantage lors de leur transport vers une déchèterie.
Car la case déchèterie ne pourra pas toujours être évitée. Les personnes ne disposant pas de remorque pour s’y rendre peuvent faire appel à des entrepreneurs privés ou louer, pour une centaine d’euros, une benne directement au Sitcom.
¹ Si vous êtes intéressé, il vous suffit de vous rendre à la plate-forme multimatériaux de Benesse-Maremne (à côté de la déchèterie) ou de vous inscrire par téléphone (05 58 72 03 94) afin que le composteur soit déposé à la déchèterie la plus proche de votre domicile.
² http://www.preventiondechets40.net/index.php/ppd/telechargement/guides
Avec les beaux jours, reviennent au jardin les joies de la tonte, de l’élagage des arbres ou de la taille des haies. Qu’il s’agisse là de corvées ou de hobbies, la conséquence est la même : la production de déchets verts. Pour que le résultat soit optimal, herbes, feuilles et branches doivent en effet être évacuées des propriétés... mais il est parfois difficile de se débarrasser de ces déchets, souvent volumineux.
A Seignosse, le sujet crée, depuis l’été dernier, une légère crispation entre la mairie et la population. Depuis de nombreuses années, la commune avait mis en place un service payant de ramassage des déchets végétaux. «Les usagers qui entretenaient leur propriété faisaient un tas de déchets verts devant chez eux et appelaient nos services qui venaient enlever ce tas tout en leur faisant régler le service par rapport au nombre de mètres cubes transportés», rappelle Marie-Christine Maisonnave, première adjointe. Mais en septembre, branle-bas de combat. Par courrier du maire, les utilisateurs du service apprennent qu’il ne sera plus assuré à cause du manque de civisme de certains d’entre eux. Désormais, ils devront se rendre eux-mêmes à la déchèterie ou faire appel à un entrepreneur spécialisé. Stupeur chez les habitants, notamment à Seignosse Océan. «Une organisation collective nous semblait une meilleure solution qu’un traitement individuel», explique Alain Le Foll, président de Seignosse Océan. L’association, qui représente essentiellement des résidents secondaires, estime que l’arrêt de ce service les handicape énormément. «Pour nous, l’acheminement individuel des déchets verts vers la déchèterie de Soorts est pénalisant en terme de distance (14 km aller-retour) par rapport aux habitants du bourg, et donc en coût énergétique. Ce qui ne va pas dans le sens du "développement durable" préconisé par nos élus. De plus, l’équipement en remorque individuelle de transport est peu réaliste car la plupart des habitants sont des résidents secondaires peu présents.»
Le maire, Ladislas de Hoyos, rappelle que le ramassage des déchets verts «n’est en aucun cas un service public obligatoire et que cette activité reposait sur le fragile équilibre d’un "contrat" entre les habitants de Seignosse et les services municipaux. Aujourd’hui, ce "contrat" n’est plus respecté car de trop nombreux administrés abandonnent leurs déchets de manière totalement anarchique.»
Et c’est justement ce qui inquiète le plus Alain Le Foll. «Je suis totalement d’accord pour que les gens soient plus disciplinés. Mais je crains que l’arrêt des ramassages par la mairie ne soit pénalisant pour la propreté de la station. Des sacs de déchets verts risquent de se retrouver dans les bacs d’ordures ménagères, et pire, nous ne sommes pas à l’abri d’apparitions de tas sauvages.» Le maire rétorque que «tout dépôt sauvage sera dorénavant verbalisé par la police municipale». «Notre souci associatif étant la bonne tenue de la station, nous ne pouvons qu’approuver cette décision, concède Alain Le Foll. Mais à moins de mettre un policier municipal derrière chaque tas potentiel, cela sera difficile à mettre en place.»
Reste que la mairie campe sur ses positions et que le ramassage ne sera plus assuré à l’avenir. Pour aider ses adhérents à trouver des solutions alternatives, l’association leur a distribué une liste de professionnels aptes à réaliser ces travaux.
Et dans les autres communes ?
Il n’y a pas de règle dans le traitement de la problématique des déchets végétaux dans les communes de la Côte Sud des Landes. Seul point commun : le sujet n’est pas facile à traiter.
A Capbreton, en dehors de la période estivale, la municipalité met à disposition des bennes pour l’apport volontaire, alternativement dans différents quartiers. «Mais le constat n’est pas totalement satisfaisant du fait du comportement de certaines personnes», avoue le premier adjoint Patrick Laclédère. Le système rencontre deux écueils. Tout d’abord, certains usagers mettent n’importe quoi dans les bennes réservées aux déchets verts, ce qui augmente le coût du tri. De plus, les utilisateurs ne respectent pas les dates de collecte et déposent leurs déchets même quand la benne a été déplacée, provoquant la création de dépôts sauvages.
Ce sont ces raisons qui ont poussé la municipalité de Messanges à renoncer à l’usage des bennes d’apport volontaire. «C’était devenu ingérable au niveau de la qualité des dépôts, souligne le maire Hervé Bouyrie. Nous les avons donc purement et simplement supprimées.» La commune propose néanmoins une alternative. Elle réalise un ramassage payant à la demande des usagers.
Le système est quasiment identique à Moliets où la mairie loue la benne communale le temps d’un week-end aux administrés qui en font la demande. «Nos services déposent la benne le vendredi et reviennent la chercher le lundi, explique Patrick Laborde, le premier adjoint. Cela laisse le temps de s’occuper de son jardin...»
A Soustons, une benne peut également être mise à la disposition des particuliers, moyennant une participation, en faisant une demande auprès des services techniques. «Néanmoins, cela ne concerne que des gros travaux, comme l’arrachage d’une haie, précise Robert Gascq, adjoint chargé des travaux. Pour une tonte de pelouse, les administrés sont invités à se rendre directement à la déchèterie.»
Dans le cadre d’une opération Village propre que la municipalité vient de lancer, deux ramassages gratuits seront réalisés chaque année à Vieux-Boucau, le premier en avril, le second en octobre. «Les habitants seront prévenus en amont des dates de ramassage et pourront déposer leurs déchets verts dans la rue une semaine avant l’échéance», indique le maire Pierre Froustey. Les dépôts sauvages en dehors de ces périodes feront l’objet d’une verbalisation.
A Hossegor, la mairie met les usagers directement en contact avec les services du Sitcom (Syndicat intercommunal de traitement et de collecte des ordures ménagères) qui propose la location de bennes.
Que faire des déchets végétaux ?
Les communes ne proposent pas toutes un service d’enlèvement des déchets verts au moment où l’on en a besoin. Il existe cependant des solutions alternatives pour se débarrasser de ces encombrants.
Comme pour tous les autres, le meilleur déchet vert est celui qu’on ne produit pas. Aussi peut-il être intéressant, au moment de la plantation de végétaux, de choisir des variétés spécifiques. En privilégiant un gazon à croissance lente, on espace les tontes. En évitant les arbustes à croissance rapide, on économise des tailles fréquentes... et le jardinier !
Pour autant, tout entretien du jardin entraînera la production de déchets végétaux. Cependant ces déchets peuvent être valorisés sur place. Mélangés aux déchets de cuisine, les déchets verts peuvent être compostés et ainsi fournir de l’engrais naturel. Le Sitcom Côte Sud des Landes équipe les foyers qui le désirent d’un composteur individuel¹. De son côté, le Conseil général édite des guides pratiques pour produire un compost de qualité (notre photo)².
Pour éviter d’avoir à ramasser les tontes de pelouse, il est par ailleurs possible d’utiliser une tondeuse mulching. Grâce à une lame spéciale, l’herbe est broyée, en même temps qu’elle est tondue, et projetée sur le sol. Composée à plus de 90 % d’eau, elle se dégrade naturellement tout en fertilisant le sol.
Pour les branchages, il peut être intéressant de s’équiper d’un broyeur de végétaux. Le broyat obtenu peut être mélangé au compost ou utilisé en paillage au pied des plantations. Il permettra ainsi de limiter les arrosages et de réduire les désherbages. En outre, le broyage des végétaux permet de réduire leur volume et peut représenter un avantage lors de leur transport vers une déchèterie.
Car la case déchèterie ne pourra pas toujours être évitée. Les personnes ne disposant pas de remorque pour s’y rendre peuvent faire appel à des entrepreneurs privés ou louer, pour une centaine d’euros, une benne directement au Sitcom.
¹ Si vous êtes intéressé, il vous suffit de vous rendre à la plate-forme multimatériaux de Benesse-Maremne (à côté de la déchèterie) ou de vous inscrire par téléphone (05 58 72 03 94) afin que le composteur soit déposé à la déchèterie la plus proche de votre domicile.
² http://www.preventiondechets40.net/index.php/ppd/telechargement/guides
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