Côte Sud des Landes - N°101 - Janvier/Février 2011
Les fléaux s’abattent sur la forêt
Après
la tempête, ce sont les scolytes et les chenilles
processionnaires qui mettent à mal le massif
landais.
Selon le Livre de l’Exode, pour convaincre Pharaon de laisser partir le peuple d’Israël, Dieu infligea dix châtiments à l’Egypte. Dans les Landes, on n’a pas encore vu les eaux des fleuves se changer en sang, ni les gens et les bêtes se couvrir d’ulcères, mais la forêt commence à payer un lourd tribut aux caprices de Dame Nature. Deux ans après la tempête Klaus qui a mis à terre 37 millions de mètres cubes de pins maritimes, le massif a d’autant plus de mal à renaître de ses cendres que deux espèces d’insectes se repaissent de ses restes.
La première est bien connue : il s’agit de la chenille processionnaire. Cette chenille qui se nourrit des aiguilles présentes sur les arbres, se développe habituellement sur les lisières des peuplements de pin maritime pour bénéficier au maximum de la chaleur du soleil. «Or, suite au passage de la tempête Klaus, de nombreux arbres se sont retrouvés en pleine lumière et sont donc devenus des hôtes appréciés par ces dernières», souligne-t-on au service environnement du Conseil général des Landes. A tel point que «l’attaque de chenilles processionnaires subie en 2010 est remarquable tant par son étendue géographique que par la quantité des tiges défoliées». Si les conditions étaient réunies pour voir se multiplier l’espèce, il faut également noter que peu de surfaces ont été traitées contre l’insecte, «alors même que l’année constituait un pic de pullulation comme il en arrive environ tous les sept ans», souligne Benoît Rémond, animateur de la Fédération départementale de défense contre les organismes nuisibles (FDGEDON). Si les arbres ne meurent pas des attaques de chenilles processionnaires, la défoliation ralentit leur croissance – ce qui sera préjudiciable à l’avenir de la filière – et les affaiblit, les rendant beaucoup plus sensibles aux attaques de scolytes.
Or cette deuxième famille d’insectes est une véritable tueuse de pins. Ces coléoptères ont proliféré durant l’année 2009 dans les bois couchés et détruits par la tempête. Après avoir consommé la matière présente dans ces chablis et volis, ils se sont développés dans les arbres sur pied. «Ce phénomène, déjà observé en 2000 en Gironde après la tempête de 1999, prend une ampleur bien plus forte dans notre département», reprend le service environnement du Conseil général. Fin septembre, 3,9 millions de mètres cubes étaient contaminés par l’insecte. Et selon les prévisions, 5 millions de mètres cubes pourraient être entièrement détruits au final.
A la faveur de l’hiver et de ses températures rigoureuses, l’infestation devrait prendre fin. Mais le spectre d’un énième fléau plane au-dessus du massif landais : le nématode du pin. Ce ver, introduit en Europe en 1999 dans du bois infecté utilisé pour le pavillon japonais de l’Exposition universelle de Lisbonne, reste actuellement cantonné au Portugal. Mais pour combien de temps ? Comme le souligne Benoît Rémond, «la question n’est pas de savoir s’il arrivera, mais quand il arrivera» ! Or ce petit être microscopique «pourrait faire plus de dégâts que les scolytes»…
Heures supplémentaires des employés communaux, location de matériel, hébergement des renforts… Pour faire face aux conséquences de la tempête Klaus, les communes landaises ont dépensé 50 millions d’euros. «A l’origine, cette somme aurait dû rester à notre charge, mais nous avons frappé à toutes les portes pour obtenir des aides», indique Jean-Yves Montus, maire de Soustons et président de l’Association des maires des Landes. Une action qui a payé. Aux 6 M€ débloqués par le ministère de l’Intérieur juste après la tempête et à l’enveloppe de 1,7 M€ du Conseil régional, se sont ajoutés mi-novembre 27 M€ de crédits européens. «Au final, nous sommes globalement satisfaits car l’ensemble des communes devraient être remboursées à 70 % de leurs dépenses.»
Dans le cadre du programme de l’Organisation des Nations unies «Plantons pour la planète», le projet «Ecoles et forêts solidaires» est né de la volonté de l’Inspection académique des Landes de travailler sur la replantation de la forêt landaise ravagée par la tempête Klaus et de sensibiliser les enfants à l’étude d’autres forêts menacées. Quarante classes et près de 900 élèves de primaire du département sont mobilisés autour d’un projet pédagogique collectif et solidaire. Par leur action de plantation puis la vente des plants qu’ils feront pousser dans leurs écoles et qu’ils vendront, les enfants participeront à l’achat d’arbres pour le Sénégal. Un travail pédagogique approfondi est programmé (travail en classe, géolocalisation des parcelles en France et au Sénégal, site internet, web reportages…). Cette opération est soutenue par le musée Graine de Forêt, l’Association des maires des Landes, plu-sieurs entreprises… et même le réalisateur d’Avatar, James Cameron ! Dans le cadre de la sortie du film en blu-ray/DVD, le cinéaste et la Fox ont initié un programme mondial de reforestation et ont décidé de soutenir l’opération landaise (avec quinze autres projets).
Selon le Livre de l’Exode, pour convaincre Pharaon de laisser partir le peuple d’Israël, Dieu infligea dix châtiments à l’Egypte. Dans les Landes, on n’a pas encore vu les eaux des fleuves se changer en sang, ni les gens et les bêtes se couvrir d’ulcères, mais la forêt commence à payer un lourd tribut aux caprices de Dame Nature. Deux ans après la tempête Klaus qui a mis à terre 37 millions de mètres cubes de pins maritimes, le massif a d’autant plus de mal à renaître de ses cendres que deux espèces d’insectes se repaissent de ses restes.
La première est bien connue : il s’agit de la chenille processionnaire. Cette chenille qui se nourrit des aiguilles présentes sur les arbres, se développe habituellement sur les lisières des peuplements de pin maritime pour bénéficier au maximum de la chaleur du soleil. «Or, suite au passage de la tempête Klaus, de nombreux arbres se sont retrouvés en pleine lumière et sont donc devenus des hôtes appréciés par ces dernières», souligne-t-on au service environnement du Conseil général des Landes. A tel point que «l’attaque de chenilles processionnaires subie en 2010 est remarquable tant par son étendue géographique que par la quantité des tiges défoliées». Si les conditions étaient réunies pour voir se multiplier l’espèce, il faut également noter que peu de surfaces ont été traitées contre l’insecte, «alors même que l’année constituait un pic de pullulation comme il en arrive environ tous les sept ans», souligne Benoît Rémond, animateur de la Fédération départementale de défense contre les organismes nuisibles (FDGEDON). Si les arbres ne meurent pas des attaques de chenilles processionnaires, la défoliation ralentit leur croissance – ce qui sera préjudiciable à l’avenir de la filière – et les affaiblit, les rendant beaucoup plus sensibles aux attaques de scolytes.
Or cette deuxième famille d’insectes est une véritable tueuse de pins. Ces coléoptères ont proliféré durant l’année 2009 dans les bois couchés et détruits par la tempête. Après avoir consommé la matière présente dans ces chablis et volis, ils se sont développés dans les arbres sur pied. «Ce phénomène, déjà observé en 2000 en Gironde après la tempête de 1999, prend une ampleur bien plus forte dans notre département», reprend le service environnement du Conseil général. Fin septembre, 3,9 millions de mètres cubes étaient contaminés par l’insecte. Et selon les prévisions, 5 millions de mètres cubes pourraient être entièrement détruits au final.
A la faveur de l’hiver et de ses températures rigoureuses, l’infestation devrait prendre fin. Mais le spectre d’un énième fléau plane au-dessus du massif landais : le nématode du pin. Ce ver, introduit en Europe en 1999 dans du bois infecté utilisé pour le pavillon japonais de l’Exposition universelle de Lisbonne, reste actuellement cantonné au Portugal. Mais pour combien de temps ? Comme le souligne Benoît Rémond, «la question n’est pas de savoir s’il arrivera, mais quand il arrivera» ! Or ce petit être microscopique «pourrait faire plus de dégâts que les scolytes»…
Indemnisation «satisfaisante» de la tempête Klaus
Heures supplémentaires des employés communaux, location de matériel, hébergement des renforts… Pour faire face aux conséquences de la tempête Klaus, les communes landaises ont dépensé 50 millions d’euros. «A l’origine, cette somme aurait dû rester à notre charge, mais nous avons frappé à toutes les portes pour obtenir des aides», indique Jean-Yves Montus, maire de Soustons et président de l’Association des maires des Landes. Une action qui a payé. Aux 6 M€ débloqués par le ministère de l’Intérieur juste après la tempête et à l’enveloppe de 1,7 M€ du Conseil régional, se sont ajoutés mi-novembre 27 M€ de crédits européens. «Au final, nous sommes globalement satisfaits car l’ensemble des communes devraient être remboursées à 70 % de leurs dépenses.»
Reboisement international
Dans le cadre du programme de l’Organisation des Nations unies «Plantons pour la planète», le projet «Ecoles et forêts solidaires» est né de la volonté de l’Inspection académique des Landes de travailler sur la replantation de la forêt landaise ravagée par la tempête Klaus et de sensibiliser les enfants à l’étude d’autres forêts menacées. Quarante classes et près de 900 élèves de primaire du département sont mobilisés autour d’un projet pédagogique collectif et solidaire. Par leur action de plantation puis la vente des plants qu’ils feront pousser dans leurs écoles et qu’ils vendront, les enfants participeront à l’achat d’arbres pour le Sénégal. Un travail pédagogique approfondi est programmé (travail en classe, géolocalisation des parcelles en France et au Sénégal, site internet, web reportages…). Cette opération est soutenue par le musée Graine de Forêt, l’Association des maires des Landes, plu-sieurs entreprises… et même le réalisateur d’Avatar, James Cameron ! Dans le cadre de la sortie du film en blu-ray/DVD, le cinéaste et la Fox ont initié un programme mondial de reforestation et ont décidé de soutenir l’opération landaise (avec quinze autres projets).
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