Les gérants du Rio ont jeté l’éponge
Faute de pouvoir retirer un revenu suffisant de son activité, le couple en charge du cinéma Le Rioa quitté cette fonction. La mairie reprend l’établissement en régie directe.
Pendant plus d’un an et demi, ils l’ont porté à bout de bras, travaillant d’arrache-pied pour proposer des soirées originales au public. Mais en juin, les époux Carassou ont dit stop. Ceux à qui avait été attribuée en décembre 2003 la délégation de service public du cinéma Le Rio ont signifié à la mairie leur congé à compter du 15 novembre. En cause : les difficultés financières rencontrées dans la gestion de l’établissement. «Attention, cela ne signifie pas que le cinéma est déficitaire, précise Eric Kerrouche, conseiller municipal en charge de la culture. Maïté et Christian Carassou souhaitaient pouvoir dégager deux salaires de leur activité, mais ils n’ont pu tirer qu’un salaire un tiers malgré leurs efforts.» La concurrence de salles plus grandes (Multiplex Méga CGR de Tarnos, notamment) et offrant une programmation plus variée, couplée à une désaffection générale du public pour les salles obscures, ont donc eu raison de l’enthousiasme des deux gérants.
Pour autant Le Rio enregistre quelque 20 000 entrées par an et la municipalité entend conserver ce service à ses administrés. Elle a donc décidé de prendre l’établissement en régie directe. Une chargée de mission, Caroline Ramond, a été recrutée à mi-temps avec pour rôle d’assurer la gestion administrative et comptable du Rio, de développer une stratégie de communication pour l’établissement et d’y organiser des évènements culturels. Un projectionniste (20 heures par semaine) et un agent d’accueil (8 heures par semaine) ont également été embauchés pour maintenir l’activité du Rio.
Six séances par semaine sont assurées dans les styles les plus divers : art et essai, documentaires, film jeune public ou grosses productions. Mais pour assurer la rentabilité du lieu, sa vocation de salle obscure ne sera plus exclusive. «Le cinéma va rester son cœur de métier mais d’autres manifestations seront possibles», reprend Eric Kerrouche. Concerts, expositions ou pièces de théâtre pourront se succéder sur la scène. La salle pourra même être louée pour l’organisation de séminaires.
Dans les années cinquante, l'Olympia (futur Rio) ne connaissait pas de problème d'affluence.
(Document Hubert Fitte)
Aujourd'hui, faute de rentabilité suffisante, c'est la mairie qui reprend l'établissement en régie directe.
Une longue tradition cinématographique
Capbreton possède une riche et longue histoire cinématographique. A l’origine, Le Rio s’appelait l’Olympia. Construit au début des années 1930, il est d’abord muet. Il devient sonore le 4 mars 1932. Mais avant sa création, on comptait déjà deux autres établissements : l’un au rez-de-chaussée de l’ancienne mairie, et l’autre à la plage, dans l’ancien casino. Dans les années cinquante et soixante, âge d’or du cinéma comme le prouve la photo d’Hubert Fitte*, la commune compte jusqu’à cinq temples du septième art. A la fin des années cinquante, l’Olympia entreprend d’importants travaux. Après un hiver de fermeture, il rouvre rebaptisé : Le Rio est né.
* Photographe, Hubert Fitte a accumulé pendant un demi-siècle des clichés de Capbreton, d’Hossegor et de la région. Une exposition lui sera consacrée du 8 au 19 avril de 15h à 19h au Sporting Casino.
Remerciement aux membres de la SADIPAC pour leur aide documentaire.
En 1932, l'Olympia s'offrait une pleine page dans l'hebdomadaire Les Landes pour faire sa promotion.