Côte Sud des Landes - N°121 - Mai/Juin 2014

Oiseaux : bilan des échouages

Depuis la fin janvier et suite aux tempêtes à répétition venues de l’Atlantique, plus de 50 000 oiseaux marins se sont échoués sur le littoral européen. «Un triste record jamais vu depuis au moins un siècle !», selon la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). A elle seule, la France totalise plus de 42 500 oiseaux échoués cet hiver, principalement des alcidés (macareux moine (photo), guillemot de Troïl et pingouin torda). Espèce emblématique de la LPO, le macareux moine a été victime d’une véritable hécatombe avec 64 % des effectifs échoués. Le tiers restant concerne principalement le guillemot de Troïl (environ 12 000 individus), le pingouin torda (1 200), la mouette tridactyle (750) et le fou de Bassan (280).

Les informations recueillies par le réseau BirdLife International permettent d’évaluer les pertes dans le reste de l’Europe : près de 10 000 individus, dont 7 125 oiseaux se sont échoués en Grande Bretagne. En Espagne, la SEO, représentant de BirdLife, estime que plusieurs milliers d’oiseaux se sont échoués. Quant à la Belgique (centre de sauvegarde d’Ostende) et au Portugal (Sociedade Portuguesa para o Estudo das Aves) ils n’ont collecté qu’une centaine d’oiseaux sur leur littoral. «La principale cause de mortalité suspectée est le manque de nourriture qui a conduit à l’amaigrissement et à l’épuisement des individus, sûrement en raison d’une immense difficulté pour accéder aux ressources, reprend la LPO. Cet échouage massif a également été influencé par de nombreux facteurs aggravants : tempêtes, houle, brassage des masses d’eau et des ressources, période de mue des oiseaux.» Des analyses variées vont être réalisées prochainement pour éclaircir les réelles causes de mortalité, notamment grâce à une équipe multidisciplinaire réunissant le Lienss (Université de La Rochelle) et d’autres chercheurs sur l’avifaune marine.

Cet épisode malheureux a donné lieu à une mobilisation remarquable. Six week-ends de comptage ont été organisés sur le littoral français, réunissant plus de 500 personnes bénévoles durant cette période. Une cellule de coordination s’est rapidement mise en place, du Finistère aux Pyrénées-Atlantiques. Les centres de soins du littoral, comme celui d’Alac Torda dans les Landes, ont été très actifs et ont accueilli environ 3 000 oiseaux. Très peu d’entre eux ont survécu. Après quelques semaines de soins et grâce à la mobilisation des bénévoles, seulement quelques dizaines d’oiseaux ont été relâchés durant le mois d’avril.

Photo © LPO Aquitaine
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