Rentrée littéraire
Réédition
Les externes libres qui se rendaient au lycée Michel-Montaigne de Bordeaux en longeant la faculté de médecine ne prêtaient guère attention à cet inconnu, allongé à l’abri d’une étroite verrière. A force de le voir, hiver après été, ils ne le voyaient plus. Aucun d’eux n’aurait pu dire qui il était, d’où il venait, ni même ce qu’il devint le jour où il disparut. Roger Boussinot pas plus que ses camarades. L’image de ce vieillard insolite, échoué sur le trottoir de la grande ville, n’a cessé de hanter Roger Boussinot. Quarante ans plus tard, en 1976, il tente de répondre aux questions qu’il ne s’est pas posées, adolescent. Il donne un nom à cet inconnu : Jean, dit Chalosse ; il imagine sa vie : celle d’un de ces «moutonniers» qui, jadis, juchés sur des échasses, poussaient les troupeaux, de la Gironde aux Pyrénées, à travers des landes encore inviolées. Il en a déduit les événements qui ont conduit sur les marches de la faculté de médecine de Bordeaux le dernier représentant d’une civilisation assassinée. Grand prix des lectrices de Elle en 1976, ce livre a été l’objet d’une adaptation pour la télévision quatre ans plus tard. Il a reçu un accueil très ému du grand public et élogieux de la critique. Les éditions Cairn le rééditent aujourd’hui.
Cours de langue
Mieux encore : c’est en comparant deux lignes consécutives, qui présentent entre elles la plus petite différence possible, que vous découvrirez les lois de la langue, sans que la méthode ait besoin de vous préciser une seule règle ou un mot grammatical.
L’enregistrement oral de l’ensemble de la méthode est disponible gratuitement sur le site internet : gascon.365.free.fr
Le gascon en 365 leçons, Georges Lamothe, éd. Cairn, 432 pages, 25 €
On reste en vacances !
La revue culturelle fait découvrir aux lecteurs des tableaux fabuleux (ceux d’Eugène Fromentin conservés au musée des beaux-arts de La Rochelle), des folies d’architecture mauresque ou nippo-sinisante (le manoir de l’abbé Michon en Charente ; les villas Casablanca et Marrakech à Biarritz ; le château Solar à Castelmoron-sur-Lot ; la villa Kosiki à Royan). Un pas de côté amène chez les francs-maçons du Périgord pour un reportage inédit au sein des temples de Périgueux, Bergerac ou Ribérac, où le Grand Orient de France n’a rien caché de ses étranges décors rituels.
L’Orient est aussi décrit tout autrement, quand un émir algérien se retrouve captif au château de Pau ou qu’un pacha marocain trouve exil dans un improbable palais Art déco de Dax. A Bordeaux, des bâtisseurs/collectionneurs sont responsables de projets disparus – le musée Bonie, un cabinet de curiosités maintenant disséminées dans les musées de la ville – ou persistants – l’Hôtel Frugès, dont le propriétaire actuel livre les clés de compréhension du décorum oriental qui y subsiste, parmi tant d’autres détails Art déco ou Art nouveau.
Désirs d’Orient, Le Festin n° 103, 128 pages, 15 € (parution le 15 septembre)