Street art en entrée de ville Street art en entrée de ville

En début d’année, l’entreprise Bouyrie de Bie avait aménagé une de ses parcelles située le long de la route des Lacs en promenade paysagère (JdP n° 113). La municipalité, qui possède la parcelle contigüe a décidé de faire de même pour offrir aux usagers un itinéraire piéton et cyclable reliant l’enseigne Super U à la Bergerie de Camentron. Si la partie Bouyrie de Bie visait à promouvoir le savoir-faire de l’entreprise spécialisée en aménagements extérieurs, la partie communale est plus épurée. Pour autant, le long cheminement empierré n’en reste pas moins original. La municipalité a en effet souhaité dévoiler sur cet espace le talent d’artistes locaux.

L’idée en revient à Anne Bouyrie. En lisant un reportage sur des jeunes qui exerçaient leur art sur des murs un peu abîmés d'une cité américaine (street art), la dirigeante de l’entreprise Bouyrie de Bie, également épouse du maire, a proposé à la municipalité d'offrir des espaces d'expression aux peintres et autres graffeurs de la commune et des environs. Les employés communaux ont donc monté cinq murs en parpaing comme autant de toiles vierges.

«La municipalité n'en a fait que cinq car au début, on ne savait pas si on allait trouver assez d'artistes pour les décorer, explique-t-elle. Finalement le buzz a été tel qu'il est fort probable qu'après l'été, d'autres murs soient érigés...» De nombreux candidats ont en effet postulé pour participer à l'aventure picturale. Les cinq les plus rapides ont été retenus et ont dégainé pinceaux, bombes et couleurs avec une seule consigne : réaliser une œuvre plus ou moins en rapport avec la commune. Les résultats sont très éclectiques : une fresque animalière, des danseurs évoluant au milieu de coquelicots, une vue aérienne très stylisée et colorée de la commune, une jeune fille en fleur ou une représentation façon tag de la dune communale…

Photographe et peintre animalier installé à Moliets, Laurent Brun est l'auteur de la fresque animalière. Plus de 25 heures de travail lui ont été nécessaires pour représenter de manière très réaliste les espèces typiques de la forêt landaise : cerf, chevreuil, lièvre, marcassin, bécasse, palombe, renard... «sans oublier l'alouette qui est le symbole de Messanges», précise-t-il. Même si «les conditions n'ont pas été des plus idéales», la pluie incessante obligeant souvent à travailler en atmosphère plus qu'humide, l'artiste est ravi de l'expérience¹. «Dès que j'ai un mur à peindre, je suis super heureux ! En plus, cela me fait de la publicité.»
De son côté Loukia Pelegrino, jeune messangeote de 21 ans, n'avait jamais peint en dehors du cadre de ses études de design. Après un moment d'hésitation, celle qui a suivi pendant des années les cours de l'école de danse ChoréAM installée dans la commune, s'est néanmoins lancée dans la représentation d'un couple de danseurs très apprécié. «Cela m'a permis de découvrir ce dont j'étais capable sur grand format... tout en m'offrant une première opportunité professionnelle à laquelle je n'aurais jamais pensé.» Elle a en effet reçu sa première commande de tableau. 

Anne Bouyrie est ravie. «Nous ne pensions pas que ces murs allaient créer un tel engouement. Il suffit de donner les moyens aux jeunes pour qu'ils osent livrer leur talent.» Cinq nouveaux artistes devraient pouvoir le faire après la saison...

¹ Pour suivre l'évolution de la fresque de Laurent Brun : www.decographe.fr