Seignosse - N°108 - Mars/Avril 2012

Une succession plus compliquée que prévue

 

Les résultats des élections du 5 février ayant été annulés par le tribunal administratif de Pau, de nouvelles élections seront organisées le 25 mars.

Remplacer Ladislas de Hoyos à la tête de la commune n'est pas chose aisée. Passer après un maire d'un tel charisme risque de ne pas être facile pour son futur successeur... mais le plus compliqué, pour l'instant, semble d'accéder au siège de premier magistrat. Avec l'organisation d'élections complémentaires le 5 février dernier, la commune devrait déjà avoir à sa tête un nouvel édile. Mais les subtilités de la loi française et une erreur technique de la commune ont repoussé l'échéance.

Le 5 février dernier, donc, les électeurs seignossais étaient appelés aux urnes pour élire trois conseillers municipaux. La loi française impose en effet à un conseil municipal d'être complet avant de désigner son maire. Or, avec le décès de Ladislas de Hoyos le 8 décembre, et les démissions de Dorothée Cambon et Christine Guionnet en avril 2010, trois sièges étaient vacants. Deux listes de trois noms étaient en présence : l'une soutenue par la majorité, l'autre par l'opposition.

Malgré une faible participation (909 votants), au soir du premier tour, la commune a annoncé l'élection des trois candidats de la majorité : Franck Lambert (qui a obtenu 553 voix), Michelle Siroux (551 voix) et Claire Aouston (533 voix). Le conseil municipal au complet se préparait à se réunir le vendredi suivant pour élire son nouveau maire, poste auquel Jean-Bernard Commet, jusqu'alors quatrième adjoint chargé de la culture, du sport, des associations, des animations et de la sécurité, et Jean-Jacques Fix, conseiller municipal d'opposition, étaient candidats. Mais au lendemain des élections, la préfecture a saisi le tribunal administratif pour les faire annuler : au regard du code électoral, les trois conseillers n'étaient pas valablement élus.

Faible participation

L'article L.253 précise en effet que dans les communes de moins de 3 500 habitants, sont élus au premier tour les candidats qui réunissent la majorité des suffrages exprimés et un nombre de suffrages supérieur au quart des électeurs inscrits. Si la première condition était bien remplie, la seconde ne l'était pas. 2 660 personnes étant inscrites sur les listes électorales de la commune, il aurait fallu que chaque candidat obtienne 665 voix pour être élu au premier tour. Un score qu'aucun d'eux n'a atteint.

Maire par intérim, la première adjointe Marie-Christine Maisonnave reconnaît sans problème une «erreur technique» de la commune dans cette affaire. «Vu que ces élections étaient sans enjeu réel, la sous-préfecture nous avait mis en garde sur une possible faible participation des électeurs, indique-t-elle. Or, pour qu'une élection soit valable, il faut qu'au moins 25 % des inscrits se déplacent. Même si la participation a été effectivement faible, nous avons dépassé ce seuil. C'est là-dessus que notre attention s'est concentrée et nous avons complètement zappé les autres critères obligatoires. C'est une regrettable erreur car nul n'est censé ignorer la loi...»

Jean-Jacques Fix est un peu plus sévère face à cette bévue. «Ce qui s'est passé est relativement grave. Cela a provoqué de fortes perturbations et a entaché l'image de Seignosse à l'extérieur. Une campagne demande une forte mobilisation en énergie et en argent. Cela ne devrait pas arriver. Et avant de nous lancer dans la nouvelle campagne, nous vérifierons un certain nombre d'éléments pour qu'un tel flop ne se reproduise pas.»

Nouvelles élections le 25 mars

Car évidemment, il va y avoir de nouvelles élections. Saisi en urgence, le tribunal administratif de Pau en a décidé ainsi lors de son audience du 17 février. «Les magistrats ont fait très vite, salue Marie-Christine Maisonnave. La commune demandait que soit proclamée l'annulation des résultats du premier tour et que soit passé directement un deuxième tour pour gagner du temps. Mais le tribunal a souligné qu'un second tour ne pouvait se tenir que le dimanche suivant le premier tour. En l'occurrence, c'était trop tard.» Ce sont donc des élections en deux tours qui seront organisées les 25 mars et 1er avril prochains... à moins qu'un seul tour ne suffise cette fois !

Les candidats espèrent une participation des électeurs plus importante que le mois dernier. «Beaucoup n'avaient pas compris les enjeux de cette élection, estime Jean-Jacques Fix. Mais elle est bien plus importante que ce que l'on imagine. D'autant que cette fois, il faudra voter pour quatre personnes et plus trois.»

Effectivement, le 16 février dernier, Edgard Maurincomme, élu sur la liste de Ladislas de Hoyos, en charge des plages et de la sécurité, a démissionné du conseil municipal «pour raisons personnelles». Il s'agira donc pour les électeurs de lui trouver un remplaçant à lui aussi.

 

 

On prend (presque) les mêmes et on recommence

Pour l'instant, deux listes se sont déclarées pour s'affronter lors des élections du 25 mars prochain, les mêmes (avec un nom en plus) que pour celles du 5 février.

La liste «Seignosse avance pour tous», parrainée par Marie-Christine Maisonnave, maire par intérim, et Jean-Bernard Commet, quatrième adjoint chargé de la culture, du sport, des associations, des animations et de la sécurité, propose la candidature de Claire Aouston, kinésithérapeute qui s'était présentée en candidate libre en 2008, Michelle Siroux, responsable d'un service de gestion en retraite, Franck Lambert, professeur des écoles, et Philippe Lesbats, MNS-CRS retraité.

«Respect des engagements et continuité de ce qui avait été lancé sous Ladislas de Hoyos caractérisent cette liste, estime Jean-Bernard Commet, quatrième adjoint, qui visera le poste de maire à l'issue du scrutin. Nous poursuivrons notamment l'aménagement des deux plages des Estagnots et des Casernes, la sécurisation du bourg au niveau des commerces et la requalification urbaine du Forum, un travail qui a déjà mobilisé plusieurs municipalités vu la complexité du dossier, mais sur lequel nous espérons arriver à un terrain d'entente. Pour cela, nous nous appuierons sur les quatre candidats que nous soutenons. Que ce soit par leur implication dans le domaine associatif, leur intérêt pour la gestion de la commune, leurs connaissances des jeunes ou de la sécurité des plages, ils apporteront des compétences indispensables au conseil municipal.»

De leur côté, les conseillers d'opposition Stéphanie Boneil, Philippe Larrazet et Jean-Jacques Fix soutiennent la liste «Seignosse : l'intérêt communal». On y retrouve Jacques Verdier, conducteur de travaux, et Georges Lesur, éducateur spécialisé, déjà présents sur la liste de Stéphanie Boneil en 2008, ainsi que Chantal Bouet, commerçante, et Robert Vigno, colonel en retraite.

«Avec les quatre candidats que nous proposons, nous faisons le pari des compétences, car le conseil municipal a besoin d'être renforcé, indique Jean-Jacques Fix, qui briguera le poste de maire après les élections. Notre programme porte sur un rééquilibrage de la place de Seignosse dans la communauté de communes dont la situation financière est caractérisée par un taux d'endettement élevé et une pression fiscale qui ne cesse d'augmenter. Nous souhaitons également engager un recadrage de l'action municipale visant à replacer les Seignossais au cœur de l'action, grâce à plus de communication et de concertation. Sécurisation du bourg et des écoles, revitalisation des infrastructures touristiques du littoral, développement économique et préservation du cadre de vie sont quelques-uns des chantiers sur lesquels nous souhaitons travailler.»

 

 

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