Sommaire du journal N°34 - Novembre/Décembre 1999

Chers lecteurs,

Beaucoup d'élus gardent la nostalgie de la Miaca, symbole pour eux d'un aménagement concerté réussi. La Miaca, mission interministérielle d'aménagement de la côte aquitaine, devait aménager, au début des années 70, entre le Médoc et les Landes, la côte aquitaine qui était encore relativement préservée de l'invasion touristique de masse et de la spéculation immobilière.
Sur la côte sud des Landes, la Miaca avait pris, en gros, pour principe, de concentrer l'urbanisation en certains endroits pour mieux préserver les autres. Seulement, un peu plus d'une dizaine d'années plus tard, en 1986, la loi Littoral était votée et désavouait, en quelque sorte, les aménageurs de la Miaca. C'est ainsi que le pôle touristique de Port d'Albret était réalisé du côté de Vieux-Boucau, construit avant la loi, alors que, du côté de Soustons, les juges, s'appuyant sur la nouvelle loi, annulaient la Zac.
On peut même dire que, si la loi Littoral avait été votée quelques années plus tôt, on n'aurait pas connu l'urbanisation du port de Capbreton, ni du Penon, ni de Vieux-Boucau, ni de Moliets-Plage, etc.
Les élus sont déboussolés. De nombreux projets de développement sont refusés par les juges qui, tout en suivant l'esprit de la loi qui est une loi de protection, l'interprètent parfois au-delà de ce qu'avait souhaité le législateur.
Le problème est que les juges n'interprètent pas tous la loi de la même façon et qu'il faut attendre un arrêt du Conseil d'Etat pour que la jurisprudence soit sans appel. Ce qui explique l'actuelle idée de recréer une sorte de nouvelle Miaca qui redonnerait un peu de lisibilité, comme on dit aujourd'hui, à l'aménagement du littoral.

Claude Fouchier