Le Journal des Propriétaires
Centre-ville : des commerçants plutôt satisfaits
Premiers utilisateurs du centre-ville, les commerçants s'expriment sur son réaménagement.
Alors que le recours déposé par l'association Différence Hossegor contre l'aménagement du centre-ville (JdP n° 103) n'a toujours pas été jugé au fond, mais que la première tranche est terminée et la seconde bien engagée, nous sommes allés à la rencontre de plusieurs commerçants du centre-ville pour savoir ce qu'ils pensaient des travaux réalisés. Deux d'entre eux, trop pris par leur clientèle à la veille des fêtes de fin d'année, n'ont pas eu le temps de répondre. Un restaurateur a pour sa part refusé, visiblement gêné par le sujet. Enfin, une vendeuse d'un magasin de prêt-à-porter de l'avenue Paul-Lahary a bien voulu parler sous couvert d'anonymat, ne sachant pas si ses patrons, absents de la boutique, auraient accepté de le faire. Il ressort de son témoignage que le chiffre d'affaires de l'enseigne a diminué depuis le démarrage des travaux. La faute selon elle à un «déficit de places de stationnement» qui incite moins les clients à s'arrêter. Mais elle reconnaît également que la «conjoncture peut avoir une incidence sur l'activité».
Tous les autres commerçants sollicités ont immédiatement accepté de répondre. Si plusieurs d'entre eux pointent du doigt la baisse du nombre de places de parking dans la nouvelle configuration du centre-ville, la grande majorité sont satisfaits des travaux engagés.
Serge et Magali Mercati, Presse du Golf, 230 avenue du Touring Club de France
Situé à l'entrée de la commune, la Presse du Golf propose journaux, magazines, livres et dépôt de pain. Devant la boutique, les travaux ne commenceront qu'en janvier. L'activité a cependant été perturbée par ceux qui se sont déroulés un peu plus bas dans l'avenue. Pour autant les propriétaires Serge et Magali Mercati reconnaissent que «l'organisation s'est bien passée» et que «les ouvriers étaient assez sympas». Reste que pour eux «le gros morceau est encore à venir». Pour ne pas trop souffrir des perturbations liées à la réfection de la chaussée devant leur magasin, ils ont eux-mêmes prévu de fermer leur boutique pour rénovation (lire en page 11). Concernant l'aménagement réalisé par la municipalité, ils sont partagés. S'ils reconnaissent que «ce qui a été fait est très joli et facilite la circulation des piétons», ils regrettent «la baisse du nombre de places de stationnement» qui génère de «vrais problèmes surtout pour les magasins situés dans les extrémités, comme nous». D'autant que les places disponibles en centre-ville sont payantes toute l'année. Les vingt premières minutes sont gratuites, mais Serge Mercati se demande si «les gens ne vont pas trouver cela un peu compliqué, après avoir enfin trouvé une place, d'aller rentrer leur numéro d'immatriculation dans l'horodateur puis de rapporter le ticket dans leur voiture, tout ça pour aller chercher le journal». «Ce qui manque, pour les magasins d'alimentation et de presse, ce sont des arrêts minutes avec des bornes, comme cela a été fait à Capbreton», estime le couple. Ils reconnaissent aussi que pour faciliter le stationnement des clients, les commerçants devraient arrêter de se garer devant leurs magasins... ou ceux des autres. Le passage en sens unique de l'avenue du TCF ne semble pas les gêner outre mesure. «Il fallait faire quelque chose. A double sens, avec les parkings de chaque côté, ce n'était pas gérable l'été. Pour peu qu'un camping-car stationne, on ne pouvait plus se croiser sans y laisser un rétroviseur... Aménager une piste cyclable, c'était important pour la sécurité des touristes», estime Magali Mercati. Mais son mari s'interroge sur l'utilité de cet équipement à l'année. «Est-ce que les retraités vont venir à vélo l'hiver ?» Autre point d'achoppement : les rues adjacentes à l'avenue du TCF toutes en sens unique. «On peut sortir de l'avenue, mais pas y entrer. Il aurait fallu plus de routes en double sens.» D'autant que quelques mètres en amont, Capbreton a également mis depuis cet été la rue des Campeurs en sens unique... Malgré ces réserves, Magali Mercati reste optimiste. «Une fois que les travaux seront entièrement terminés, et quand les gens auront pris leurs habitudes, ce sera bien.»
Anne Orus, Donjon, 87 avenue Paul-Lahary
La bijouterie Donjon est installée depuis un an en centre-ville et, après des débuts en plein chantier, bénéficie depuis cet été des nouvelles installations. La responsable de la boutique, Anne Orus, est ravie des travaux qui ont été réalisés. «C'est très bien. Cela nous donne un très beau centre-ville. Le temps des travaux est certes toujours délicat, mais sur le long terme cela ne pourra être que plus agréable.»
Lionel Paysan, Alain, 50 avenue du Touring Club de France
Depuis la rentrée, le salon de coiffure Alain est directement concerné par les travaux. Pourtant, le gérant Lionel Paysan n'y voit rien à redire. «Le chantier a été très bien organisé. Les ouvriers sont sympas et coopérants. Ils font tout pour ne pas gêner et nous bloquer le moins possible.» Il apprécie également le «bon timing» des travaux. «Pour le début des vacances scolaires, toutes les voies ont été rouvertes.» Il juge l'esthétique «magnifique». Entièrement conquis, il s'interroge : «Qu'est-ce-que vous voulez dire, à part merci ? Cela va donner de la valeur aux commerces. Et cela crée une dynamique en donnant envie aux commerçants de refaire leurs boutiques. Il faut que nous nous mettions à la hauteur de la rue !»
Nicolas Raillard, L'&tiquette, 16 place des Pins Tranquilles
Ouverte en avril 2011, la cave L'&tiquette est installée sur une place refaite à neuf. Son gérant, Nicolas Raillard, trouve «très bien» le nouveau look du centre-ville. Il reconnaît que «la circulation a été un peu compliquée cet été, mais cela a toujours été compliqué de circuler à Hossegor à cette période». Pour capter la clientèle malgré tout, le caviste a ouvert à des «horaires un peu moins classiques». Mais pour lui, si la période des travaux est un mauvais moment à passer, «c'est un mal pour un bien. A long terme, ce sera bénéfique.» Et il ne s'inquiète pas d'une éventuelle fuite de la clientèle vers d'autres cieux plus cléments pour les automobilistes en mal de parking. «La clientèle d'Hossegor veut Hossegor. La commune bénéficie d'un prestige, d'un renom qui fait que les clients vont s'organiser pour venir ici acheter ce dont ils ont besoin. Je suis à peu près certain que peu se rabattront sur Seignosse ou Capbreton.»
Pascal Gès, Pâtisserie du Golf, 495 avenue du Touring Club de France, et Chez Pauline, 164 avenue Paul-Lahary
Propriétaire de deux boutiques en centre-ville, le pâtissier Pascal Gès est satisfait du réaménagement engagé. «Il fallait faire quelque chose, et ce qui a été fait est très joli.» Il note que «pour les piétons, c'est fabuleux, on ne pouvait pas rêver mieux», mais remarque que la diminution du nombre de places de stationnement en hyper-centre fâche certaines personnes. «Les clients se sont plaints tout l'été. Mais il faut dire que malgré l'arrêt des travaux, c'était encore un peu le chantier. Une fois que tout sera fini et que les gens seront habitués, cela ira beaucoup mieux.» La mise en sens unique de l'avenue du TCF ne le dérange pas et il est persuadé que «les gens s'habitueront». En revanche, comme Serge et Magali Mercati de la Presse du Golf, il aimerait que plus de petites rues adjacentes permettent de revenir vers l'avenue. «Il ne faudrait pas qu'on nous vide le centre maintenant qu'il est si joli !».
