Les commerçants changent de cap

Des manifestations commerciales classiques ont remplacé les animations exceptionnelles organisées jusqu’en 2004 par les commerçants du centre-ville. Un choix que l’association Différence Hossegor a fait délibérément bien qu’à contre-cœur.

En juin, les voitures anciennes n’ont pas défilé dans la commune. Pour Halloween, il a fallu faire sans les déguisements. Et en décembre, le traditionnel feu d’artifice de Noël n’a pas embrasé le Sporting Casino. Ces animations crées par l’association Différence Hossegor ont été purement et simplement annulées. «Que l’on fasse quelque chose ou pas, ça ne perturbe personne sauf les habitants et les vacanciers», remarque amèrement Claude Wable, présidente des commerçants du centre-ville.

Défilé de voitures anciennes

Le début de la crise remonte à janvier 2005. Les associations de la commune se sont réunies dans une salle de la mairie pour préparer le programme annuel des animations. Différence Hossegor propose pour juin la deuxième édition de son défilé de voitures anciennes, qui avait connu un vif succès en 2004. Mais le président du club de pelote basque met son veto, arguant que les véhicules avaient abîmé la terre battue devant le fronton en y circulant l’année précédente. Incrédulité de la part des commerçants. «Nous n’avons rien abîmé. La trentaine de voitures roulaient à 10 km/h maximum. Les gens étaient en costume d’époque. Dans ce cadre merveilleux, le public est reparti ravi.»

Quelques associations tentent bien de prendre la défense de la manifestation, mais le club de pelote campe sur ses positions. «Je pensais que l’office de tourisme, qui avait été notre partenaire en 2004, ou la municipalité auraient fait intervenir quelqu’un pour débloquer la situation, mais rien ne s’est passé.»

Réaction en chaîne

Déçus de ce «manque d’intérêt» et privés d'une manifestation qu'ils estiment à même de «tirer la station vers le haut», les commerçants décident de ne rien faire pour Halloween. Depuis quatre ans, ils organisaient «une après-midi d'enfer» à l’intention des enfants, avec concours de déguisement, jeux et spectacle, provoquant un afflux de population dans la commune. «On s'est dit, cette fois, ils vont réagir.» Mais là encore, ni l’office de tourisme, ni la municipalité ne s’étonnent de la non-tenue de la fête. «Nous avons été tellement déçus que nous avons décidé d’abandonner le spectacle pyrotechnique de Noël qui existait depuis trois ans et qui attirait plus d’un millier de personnes.» Au grand dam de l'association, une nouvelle fois, «pas une question, pas un courrier de leur part» pour en connaître la raison.

La présidente s’interroge. «Peut-être est-ce présomptueux de notre part de vouloir recevoir des marques d’intérêt ? Peut-être la municipalité n’a-t-elle pas à intervenir dans ce genre d’affaire ? Mais nous pensions, à travers nos animations, travailler à la notoriété d’Hossegor, parallèlement à l’office de tourisme.» Elle reconnaît que l’argent investi ne l’était pas que dans un but philanthropique «mais nous ne pensions pas qu’à nos tiroirs-caisses, assure-t-elle. Le défilé de voitures anciennes et le spectacle de Noël avaient lieu en soirée, à des heures où nos boutiques étaient fermées.»

Bientôt un site internet

Elle estime que l’association contribuait à animer la station à une période où peu de choses sont proposées par ailleurs. «L’office de tourisme a un programme en été, mais parle très peu d’Hossegor en hiver. Nous pensions offrir une complémentarité de qualité pour donner de l’énergie et du dynamisme hors saison. Visiblement, nous étions les seuls à le penser.» Du coup, l’association a arrêté les frais et décidé que son budget retournerait «directement aux commerçants». Finis les spectacles originaux, place aux manifestations commerciales traditionnelles… avec la petite touche «d'Hossegor j'adore», leur nouveau slogan, en plus. En fin d’année, deux hôtesses déguisées en Mères Noël ont arpenté les rues du centre pour faire gagner des bons d’achats aux clients. Le budget du feu d’artifice, lui, a été réinvesti dans un site internet qui sera en ligne après l’été.