SNSM : les saint-bernards du Saint-Nicolas

A Capbreton, les onze bénévoles de la SNSM sont prêts à porter assistance vingt-quatre heures sur vingt-quatre aux marins en détresse.

La Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) est née en 1967 de la fusion entre la Société centrale de sauvetage des naufragés (1865) et les hospitaliers sauveteurs bretons (1873). Cette association assure une mission de service public : la sauvegarde des personnes en détresse en mer et sur le littoral. Au nom de la sacro-sainte solidarité entre marins, quelques 3 500 bénévoles réalisent chaque année en France près de 5 000 interventions de sauvetage, grâce à 135 bateaux et 450 embarcations pneumatiques.

La station de Capbreton a vu le jour en 1988. Comme son président Jean-Marc Barrère, la quasi-totalité des onze sauveteurs qui y officient sont là depuis le début. L’équipe, exclusivement composée d’hommes de 25 à 55 ans, recèle des compétences diverses : plongeurs, moniteurs de jet ski, mécaniciens, techniciens radio, secouristes… Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ils sont prêts à appareiller en dix à quinze minutes à bord du Saint-Nicolas pour porter secours aux marins en détresse.

D’une longueur de 10,5 mètres et dotée de deux moteurs de 250 chevaux, la vedette de sauvetage de Capbreton est équipée de matériel de réanimation, d’assèchement et d’une pompe à incendie. Elle effectue une quarantaine d’interventions de secours par an. «Nous allons chercher les blessés sur les bateaux, nous remorquons les embarcations suite à des pannes, nous dégageons des hélices. Nous intervenons également en cas de chavirage ou de naufrage», indique Jean-Marc Barrère.

Dons

Pour le sauvetage humain, les interventions sont gratuites «quel que soit le temps qu’on y passe». Le sauvetage du matériel est par contre payant «mais généralement remboursé par les compagnies d’assurances». Les tarifs sont fixés par le ministère des Transports en fonction du type de l’embarcation. L’argent ainsi récolté permet l’entretien du Saint-Nicolas et du jet ski dont l’équipe s’est dotée l’année dernière grâce au soutien du Sivom Côte Sud. Pour assurer les autres dépenses incompressibles (carburant, entretien du local et du matériel, frais de formation…), la station s’appuie sur les participations à la fête du Chipiron, sur les ventes de calendriers et sur les dons des plaisanciers1.

Tous bénévoles, les onze hommes d’équipage du Saint-Nicolas ne touchent bien sûr aucune compensation monétaire pour leur engagement. «Nous faisons cela par passion.» Mais la passion prend du temps. Outre les interventions qui peuvent avoir lieu jour et nuit, ils encadrent des manifestations nautiques et entretiennent leur matériel. «C’est un véritable plaisir, assure le président. Un plaisir que ne partagent pas toujours nos épouses», ajoute-t-il dans un sourire.

Formation

Une autre action moins connue de la SNSM consiste à former des jeunes au secourisme. Dans le Centre de formation Landes Côte Basque d’Anglet, une vingtaine de garçons et de filles sont formés d’octobre à juin pour devenir MNS (maître-nageur sauveteur) en plage. Les encadrants les préparent au BNSSA (brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique), au permis mer et au CRR (certificat restreint de radiotéléphonie).

La particularité de la formation réside dans un stage en mer spécifique à la SNSM et qui consiste à apprendre le maniement des embarcations style Zodiac. Autre spécificité : au sortir de la formation, les jeunes diplômés sont assurés d’être affectés au moins un mois sur la plage.

Conseil de sécurité

Pour s’assurer une sortie en bateau sans souci, «allez voir l’état de la mer, renseignez-vous sur les conditions météo et mettez un gilet de sauvetage pour franchir les passes» conseille Jean-Marc Barrère.

En cas d'incident, il faut prévenir le Centre régional opérationnel de secours et de sauvetage basé à Etel en Bretagne, soit par radio VHF canal 16, soit par portable en composant le 16 16. Le CROSS se chargera de prévenir l’équipe SNSM apte à intervenir le plus rapidement.