Une AVAP pour préserver la cité jardin
La municipalité a décidé de lancer une procédure d’aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine pour protéger son environnement.
Les maires successifs de Soorts-Hossegor ont eu à cœur de préserver le patrimoine naturel exceptionnel de la commune, qui fait son charme et sa renommée. Comme leurs prédécesseurs, Xavier Gaudio et son équipe se sont engagés à maintenir la cité jardin. Mais la loi Alur (accès au logement et à un urbanisme rénové) promulguée en mars 2014 pourrait la compromettre. «Cette loi comporte de nombreux volets très utiles, reconnaît Jean-Jacques Tirquit, premier adjoint en charge de l’urbanisme. Mais le volet densification pourrait nous poser des problèmes. Il permet en effet de scinder des terrains, ce qui dans notre cas conduirait immanquablement à couper des arbres, et à détruire ce qui fait notre patrimoine. Nous avons donc tout mis en œuvre pour protéger notre environnement et ainsi respecter nos engagements.» A peine élu, le conseil municipal a ainsi engagé une révision du plan local d’urbanisme (PLU) de la commune afin de trouver de nouveaux moyens de préserver le patrimoine urbain (JdP n° 125). La mesure a en outre l’avantage de permettre de surseoir à statuer, pendant deux ans, sur tous les projets jugés «dangereux» pour le boisement communal.
Durant cette période de répit, la municipalité a décidé de s’engager dans une procédure d’aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine (AVAP) – anciennement ZPPAUP pour zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager. «ll s’agit d’une servitude d’utilité publique qui définit zone par zone un règlement draconien de ce qui peut être fait ou non en matière d’urbanisme. L’AVAP est d’autant plus intéressante qu’elle s’impose au PLU mais aussi au PLU intercommunal qui pourra être mis en place par la communauté de communes. Cela nous permettra de nous protéger de choix qui pourraient être différents de ce que nous voulons localement pour Hossegor.»
La procédure semble idéale… «mais elle est très compliquée et très longue à mettre en place». Près de deux ans de travail devraient être nécessaires avant de parvenir au document final. D’ores et déjà, la municipalité a constitué un comité consultatif composé d’élus et de représentants de la société civile au fait des questions d’urbanisme et qui sera chargé de donner son avis sur les zones à préserver.
Elle a également lancé un appel d’offres en vue de désigner, à la fin de la saison estivale, un chargé d’étude qui se verra confier la mission d’analyse et de protection.
Une fois le zonage et le règlement établi, et après avoir recueilli l’approbation du conseil municipal, le projet devra être présenté au préfet du département, au préfet de région et à enquête publique avant que l’AVAP ne puisse être officiellement créée.
Mai/Juin 2019
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